"La priorité est d'aller vers une alliance vivante, efficace, renforcée", a dit Jean-Dominique Senard en préambule, lors de l'assemblée générale des actionnaires de Renault, réunie à Paris. "Il n'y aura pas de réussite de Renault sans réussite de l'alliance."

Le président du groupe au losange a ajouté que chaque partenaire devait y mettre du sien dans les négociations sur la manière de renforcer ce partenariat qui fête cette année ses 20 ans, et que si la confiance entre Renault et Nissan s'était "effritée", rien n'était irréparable.

Fidèle à sa conception de la mission des entreprises, l'ancien président de Michelin a également appelé à réfléchir à la "raison d'être" de Renault-Nissan. "Il va falloir doter cette alliance d'une vision, d'une direction", a-t-il ajouté.

Renault-Nissan-Mitsubishi a été ébranlé par la disgrâce brutale l'an dernier de Carlos Ghosn, artisan et homme fort de la première alliance automobile mondiale.

Jean-Dominique Senard, qui lui a succédé en janvier à la présidence de Renault, s'est vu confier pour mission de renouer le dialogue avec la partie japonaise, mais sa tâche s'annonce ardue.

Nissan a refusé d'étudier la fusion avec Renault proposée par Jean-Dominique Senard, la priorité du constructeur nippon allant à desserrer l'étreinte de son partenaire français. Le président de Renault a quant à lui menacé de bloquer la réforme de la gouvernance de Nissan à moins que le groupe français soit mieux représenté dans les puissants comités de Nissan, soulevant au passage une vague de protestation au Japon.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)