Le titre Renault est une nouvelle fois mal orienté sur la place de Paris, où il recule de 2,49% à 30,17 euros, accusant au passage la plus forte baisse du CAC 40. Le groupe au losange préoccupe les agences de notation après avoir dévoilé des résultats 2019 nettement dégradés et des perspectives 2020 frileuses.

Ainsi, Moody's a abaissé mardi soir de Baa3 à Ba1 sa note de crédit à long terme sur le constructeur automobile, avec une perspective stable. Le groupe au losange passe donc en catégorie spéculative. L'agence de notation constate que la performance d'exploitation de Renault s'est considérablement affaiblie en 2019.

" Sur la base des prévisions de l'entreprise pour 2020, qui prévoient une nouvelle baisse de la marge opérationnelle et la faiblesse persistante de l'environnement de marché, nous ne pensons pas que Renault sera en mesure de rétablir des niveaux de marge opérationnelle sains à moyen terme ", ajoute Moody's.

Un malheur n'arrivant jamais seul, S&P Global Ratings a mis mercredi la note de crédit de long terme de Renault (BBB-) sous surveillance avec implication négatives. À l'heure actuelle, l'agence de notation prévoit que la dégradation potentielle se limitera à un cran. Sa décision sera rendue d'ici la fin du mois de mai.

S&P pense que la génération de free cash flow du constructeur automobile devrait poursuivre sa dégradation sur les 18 à 24 prochains mois en raison de la faiblesse de la demande et du renforcement de la réglementation environnementale. Les marges du constructeur devraient également continuer à être sous pression.

Enfin, Jefferies a également apporté sa pierre à l'édifice en rejoignant la longue liste des analystes ayant abaissé récemment leur objectif de cours sur le titre Renault. Le broker vise désormais 28 euros (contre 38 euros précédemment), avec une opinion maintenue à Sous-performance.

Depuis le début de l'année, Renault accuse un repli de 28% sur la place de Paris, à comparer avec un gain de 2% pour le CAC 40.