PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le directeur général de Renault, Thierry Bolloré, a dénoncé jeudi un "coup de force" visant à le démettre de ses fonctions et a défendu son bilan à la tête du groupe, alors qu'un conseil d'administration se réunira vendredi pour décider de la gouvernance du constructeur automobile.

"La brutalité et le caractère totalement inattendus de ce qui est en train de se passer sont stupéfiants (...) Ce coup de force est très inquiétant", a déclaré le dirigeant dans un entretien au quotidien Les Echos, en demandant également à l'Etat actionnaire d'intervenir "pour ne pas déstabiliser Renault".

Thierry Bolloré, qui avait été nommé directeur général adjoint par l'ex-PDG Carlos Ghosn en février 2018, a pris la direction du groupe dans la foulée de la démission de ce dernier.

Selon Les Echos, un triumvirat pourrait être nommé pour diriger le groupe dans l'attente de la nomination d'un nouveau DG. BFM Business avait rapporté plus tôt dans la journée que l'actuelle directrice financière, Clotilde Delbos, serait proposée comme directrice générale par intérim, une information qu'une porte-parole de Renault n'a pas souhaité commenté.

Interrogé sur d'éventuelles contre-performances pouvant justifier son éviction, Thierry Bolloré a estimé que "cela est d'autant plus inexplicable que Renault est l'un des très rares constructeurs automobiles à ne pas avoir fait de 'profit warning' en dépit du contexte de crise sectoriel que nous traversons".

Le dirigeant a reconnu que la consommation de trésorerie du groupe était élevée mais a assuré que "la remontée de cash en cours est conforme aux années précédentes". Selon lui, "le management de Renault a prouvé qu'il savait naviguer pour permettre à l'entreprise de traverser une violente tempête. Sur le plan opérationnel, je ne vois pas où est la faute".

Le dirigeant a par ailleurs assuré avoir toujours été "loyal" envers le président du conseil, Jean-Dominique Senard. "La seule chose que l'on me reproche peut-être, c'est d'avoir été nommé directeur général adjoint début 2018, sur proposition de Carlos Ghosn, à l'unanimité du conseil", a-t-il ajouté.

L'alliance entre Renault et le japonais Nissan est dans la tourmente depuis l'arrestation de Carlos Ghosn fin 2018 au Japon. Des dirigeants de Nissan, partenaire de Renault, estiment notamment que Thierry Bolloré a traîné les pieds pour aider le constructeur automobile japonais dans son enquête sur le mandat de son ex-président, ont indiqué des sources proches du dossier à l'agence Agefi-Dow Jones.

-Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr ed: JEB

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