"Un point d'étape a été fait sur les différents sujets dans un esprit constructif", a annoncé le groupe au losange dans une déclaration transmise par courriel à l'issue de la réunion du conseil. "Le conseil d'administration se réunira à nouveau début avril et rendra ses conclusions."

Mi-février, Renault avait annoncé la suppression de jusqu'à 30 millions d'euros attribués à Carlos Ghosn au titre des exercices 2015 à 2018 et correspondant à la part différée de sa rémunération variable, à ses actions de performance et à sa clause de non-concurrence. Le groupe avait alors ajouté que le conseil statuerait sur le reliquat de sa rémunération au titre de 2018, exercice marqué par l'absence du PDG à partir de son arrestation au Japon le 19 novembre.

Une source proche de Renault a précisé à Reuters que le conseil de vendredi avait joué un rôle "intermédiaire" et que les conclusions sur la rémunération de Carlos Ghosn, sur la mission de vérification interne en cours chez Renault et sur l'audit portant sur l'alliance RNBV (Renault Nissan BV) seraient rendues le mois prochain.

"Tant que les audits ne sont pas affinés, le conseil ne peut pas prendre de décision", a dit une autre source proche du groupe.

La question du départ des administrateurs Philippe Lagayette et Cherie Blair, l'épouse de l'ancien Premier ministre britannique, dont les mandats arrivent à échéance à l'assemblée générale du 12 juin prochain, sera également abordée, a-t-elle ajouté.

Le constructeur a engagé depuis plusieurs mois une vaste réforme de sa gouvernance pour tourner la page sur l'ancien homme fort de Renault, poursuivi au Japon pour n'avoir pas déclaré environ 82 millions de dollars de rémunération sur près d'une décennie.

Libéré début mars sous caution, Carlos Ghosn dément les accusations portées contre lui. En France, la justice a de son côté ouvert une enquête préliminaire sur les conditions de financement de son mariage au château de Versailles, dont Renault est mécène.

La fonction de PDG, occupée jusqu'ici par Carlos Ghosn, a été scindée en janvier, la présidence revenant à Jean-Dominique Senard, qui conservera également la présidence de Michelin jusqu'en mai 2019, et la direction générale à Thierry Bolloré.

Le groupe a par la suite également évincé de son comité exécutif la directrice générale déléguée à la présidence, Mouna Sepehri, une proche de Carlos Ghosn, et créé avec son partenaire Nissan un nouveau conseil opérationnel de l'alliance qui remplace les entités néerlandaises dont l'opacité a été plusieurs fois critiquée.

(Edité par Bertrand Boucey)

par Gilles Guillaume