par Pamela Barbaglia, Kane Wu et Gwénaëlle Barzic

Vivendi a annoncé en août l'ouverture de négociations avec Tencent pour céder au géant chinois de la technologie une participation de 10% au capital d'UMG, sur la base d'une valorisation de 30 milliards d'euros du numéro un mondial du marché de la musique, avec des artistes comme Lady Gaga, Taylor Swift, Drake et Kendrick Lamar.

Avec cette vente, le groupe français contrôlé par Vincent Bolloré espère récolter les fruits de la demande croissante à travers le monde pour la musique en ligne, par abonnement ou avec publicité, qui a gonflé les bénéfices d'UMG depuis quatre ans.

L'accord envisagé avec Vivendi accorde à Tencent une option valable un an pour acquérir 10% supplémentaires d'UMG.

Au cours des six derniers mois, Tencent a cependant eu du mal à lever les fonds lui permettant de financer cette opération, faisant ainsi naître des doutes sur l'issue des discussions engagées avec Vivendi, ont dit les sources.

Les fonds de capital-investissement KKR et Hellman & Friedman ont ainsi renoncé à s'associer à Tencent, contraignant le groupe chinois à se tourner vers des fonds souverains pour tenter de les convaincre de se joindre à un consortium, ont dit les sources.

"Cela a été une recherche incessante", a dit l'une des sources. "La plupart des investisseurs n'étaient pas à l'aise avec la valorisation de 30 milliards d'euros réclamée par Vivendi."

KKR et Hellman & Friedman réclamaient aussi tous deux une prise de participation plus importante dans UMG, de l'ordre de 30%, et un plus grand contrôle sur la gouvernance du label, un point sur lequel Vivendi s'est montré réticent, ont dit les sources.

Le dernier projet à l'étude, toujours en cours de négociation avec Vivendi, verrait ainsi Tencent prendre une participation de 20% à 30% dans UMG via un consortium d'investisseurs publics qui apporteraient les financements nécessaires, ont dit deux sources.

Les discussions entre Tencent et ces fonds souverains se sont intensifiées ces dernières semaines et tous ces interlocuteurs travaillent d'arrache-pied pour tenter de finaliser un accord avant la fin de l'année, ont dit les sources.

La signature pourrait toutefois devoir attendre début janvier, selon l'une des sources, car la nécessité pour les membres du consortium d'obtenir l'aval de leurs gouvernements respectifs risque de prolonger la procédure.

Vivendi, Tencent, GIC et KKR ont refusé de s'exprimer sur le sujet. Il n'a pas été possible de joindre Hellman & Friedman dans l'immédiat.

(version française Bertrand Boucey, édité par Marc Angrand)

par Pamela Barbaglia, Kane Wu et Gwénaëlle Barzic