Zurich (awp) - Les projets du gouvernement américain de limiter les prix de certains médicaments remboursés par Medicare pour les rentiers pourraient toucher Roche. Le groupe bâlois a vendu l'an dernier pour 23 milliards de francs suisses de médicaments sur le marché américain, a rapporté la NZZ am Sonntag.

Un porte-parole de Roche a déclaré au journal que près de 40% de ce chiffre d'affaires avait été réalisé avec des médicaments pris en charge par Medicare. En raison de divers facteurs extraordinaires, un chiffre d'affaires d'environ 3,5 milliards de francs suisses seulement serait concerné par les projets du gouvernement américain.

Le ministère de la santé présentera ses propositions en août. Ils impliqueront une nette baisse des prix des médicaments pris en charge par Medicare. Le président Donald Trump a déclaré que son gouvernement me paiera à l'avenir que l'équivalent des prix les plus bas pratiqués dans le monde. Un système de référence de prix international sera mis sur pied pour environ un quart des médicaments.

La NZZ am Sonntag précise que Medicare prend notamment en charge les anticancéreux Avastin et Herceptin au double du prix internationalement habituel. Aux Etats-Unis, Lucentis (contre la cécité) coûte environ 3,3 millions de dollars par gramme à Medicare, sept fois ce qui est pris en charge en France. Cette statistique a été établie par le ministère américain de la santé.

Selon un analyste, ces différences de prix s'expliquent par la politique des prix pratiquées par les pharma. A leur lancement, les médicaments coûtent en règle générale au moins 20% ou plus aux USA qu'en Europe. Par la suite, les prix augmentent régulièrement aux USA, alors qu'ils baissent en Europe, a précisé Olav Zilian, analyste chez Mirabaud à la NZZ am Sonntag. Cela explique que certains médicaments coûtent nettement plus cher aux USA.

L'autre géant bâlois, Novartis, est moins concerné par les projets du gouvernement américain. Les ventes de médicaments pris en charge par le système américain de santé jouent un rôle mineur, a déclaré le patron de Novartis Vas Narasimhan.

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