Zurich (awp) - Roche a dégagé l'an dernier un bénéfice net de 10,87 milliards de francs suisses, agrémenté de près d'un quart en comparaison annuelle et soutenu par la réforme fiscale aux Etats-Unis. Le chiffre d'affaires de la multinationale rhénane s'est enrobé de 7% à 56,85 milliards. Les actionnaires se verront offrir un dividende au titre de 2018 de 8,70 francs suisses par bon de jouissance, contre 8,30 francs suisses un an plus tôt.

L'excédent d'exploitation (Ebit) de base - soit apuré de tout élément jugé exceptionnel - a gagné 9% à 20,51 milliards.

La performance s'inscrit dans le haut des projections des analystes consultés par AWP, qui articulaient en moyenne un chiffre d'affaires de 56,48 milliards, pour un Ebit de base de 20,21 milliards. Le dividende s'avère conforme aux expectatives.

Les deux divisions - Pharma et Diagnostics - ont affiché une croissance de 7%, aussi bien en francs suisses qu'à taux de change constants, pour des performances respectives de 43,97 milliards et 12,88 milliards.

La direction se congratule au passage d'avoir plus que compensé avec ses nouveaux produits l'érosion des recettes imputable à la concurrence des biosimilaires. Les recettes des médicaments phares en devenir ont en effet atteint 3,20 milliards, alors que les moteurs de ventes vieillissants n'ont accusé un repli que de 1,20 milliard.

Moteurs de ventes vieillissants, mais résistants

Les médicaments biologiques menacés par cette concurrence en raison de l'arrivée à échéance de leurs brevets sont restés - de loin - les trois principales sources de revenus de Roche.

L'Herceptin a étoffé sa contribution de 1% à 6,98 milliards, malgré un tassement en Europe et au Japon, tandis que celle de l'Avastin a progressé de 3% à 6,85 milliards. Le Mabthera/Rituxan par contre se trouve sur la pente descendante (-8% à 6,75 milliards), malgré une certaine résistance aux Etats-Unis.

Le pays de l'oncle Sam, premier débouché mondial pour les substances médicamenteuses, risque sur l'année en cours de voir se multiplier les lancements de biosimilaires, prévient dans le rapport annuel le directeur général Severin Schwan. Le patron de Roche assure nonobstant que les médicaments innovants contrebalanceront largement ce handicap.

Le paquebot pharmaceutique prévoit pour 2019 un ralentissement de sa croissance entre 1 et 5%, hors effets de changes, assorti d'une progression comparable de la rentabilité ajustée. La rémunération des actionnaires devrait une nouvelle fois être relevée.

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