Zurich (awp) - Roche présente jeudi des résultats intermédiaires mitigés pour une des nombreuses études de phase III examinant des combinaisons de son anticancéreux Tecentriq (atezolizumab). Le programme a atteint l'un de ses critères primaires, à savoir freiner la progression d'une forme de cancer du poumon, sans pour autant parvenir à dégager une pertinence statistique suffisante en matière de taux de survie des patients.

Le mastodonte pharmaceutique souligne dans son communiqué que le programme de recherches se poursuit et que les résultats définitifs ne sont pas attendus avant l'année prochaine.

Roche rappelle mener de front huit études de phase III sur le Tecentriq, administré seul ou en combinaison, dans l'indication contre le cancer du poumon. Le programme IMpower 132 examine une combinaison entre le Tecentriq et une chimiothérapie à base de cisplatine ou de carboplatine et de pemetrexed en première ligne de traitement, dans l'indication contre le cancer du poumon non squameux non à petites cellules (NSCLC) avancé.

Merck and Co prend l'avantage

L'échec même partiel de cette étude pourrait constituer un aveu de l'infériorité du Tecentriq sur un produit de Merck and Co. Le Keytruda a en effet déjà démontré une amélioration sensible du taux de survie des patients dans la même indication et combiné avec des substances comparables, tacle Baader Helvea. Le médicament de Roche risque désormais d'être confiné à des indications dédaignées par son concurrent américain.

Le courtier genevois n'hésite pas à remettre en question l'approche adoptée par Roche dans le cadre de l'étude IMpower 132 et élague son objectif maximum de recettes annuelles pour le Tecentriq dans cette indication particulière à un milliard de dollars, contre encore cinq milliards jusqu'ici. La substance devrait néanmoins pouvoir générer jusqu'à 2,7 milliards par année dans les indications contre le cancer du sein triple négatif et le cancer du poumon à petites cellules.

Vontobel assure avoir anticipé le succès tout relatif de ce programme et raboté ses attentes en conséquences. La banque privée ne perçoit à ce stade pas de nécessité pour procéder à de nouveaux ajustements.

La sanction des détenteurs de capitaux ne s'est pas faite attendre et le bon de jouissance Roche cédait 1,3% à 231,65 francs suisses sur le coup de 09h30, en pénultième position d'un SMI hésitant autour de l'équilibre.

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