Zurich (awp) - Le groupe Roche a annoncé lundi un succès d'étude de phase III pour son médicament Kadcyla (trastuzumab emtansine) dans la lutte contre le cancer du sein de type HER2-positif. Les résultats seront présentés en décembre lors d'un congrès consacré à cette pathologie et soumis aux autorités sanitaires américaines (FDA) et européennes (EMA).

L'étude de phase III a atteint son critère d'évaluation primaire, démontrant que le Kadcyla administré séparément réduit le risque de récurrence de la maladie ou de décès comparé à l'Herceptin (trastuzumab) utilisé comme traitement adjuvant (post-opératoire) chez les patients atteints de ce cancer au stade précoce, présentant une pathologie résiduelle après un traitement néoadjuvant (pré-opératoire).

"Nous attendons avec impatience les discussions avec les autorités réglementaires afin de proposer cette nouvelle option de traitement aux patients aussi vite que possible", a déclaré la médecin en chef de Roche Sandra Horning, citée dans un communiqué.

Les résultats détaillés seront soumis à différentes autorités sanitaires à travers le monde et présentées dans le cadre du congrès de San Antonio sur le cancer du sein le 5 décembre prochain.

Succès d'étude au Japon

Dans un communiqué distinct, la filiale niponne de Roche, Chugai, s'est félicitée de données positive pour le satralizumab (SA237), un anticorps monoclonal qui n'a pas encore obtenu d'autorisation de mise sur le marché.

Une étude de phase III a démontré une réduction significative des rechutes chez les patients traités avec la substance candidate. Il s'agit d'une étape importante dans le traitement des maladies du spectre de neuromyélite optique (NMOSD), assure le géant bâlois.

Nombre de patients atteints de NMOSD souffrent de rechutes et souvent de handicaps moteurs persistants et de pertes de sensations, ce qui les contraint à l'usage d'un fauteuil roulant. Ce type de pathologie est un type rare de maladie inflammatoire chronique du système nerveux central (SNC).

Pour Michael Nawrath, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), les deux annonces ne sont que "légèrement positives". Dans le cas de Kadcyla, l'analyste ne voit qu'un léger potentiel de report de l'Herceptin, dont les recettes sont menacées par l'entrée en lice de biosimilaires.

Quant au satralizumab, l'expert s'attend à voir les demandes d'homologation aboutir avant fin 2019, étant donné l'absence d'alternatives pour les NMOSD, mais souligne que le marché pour ce traitement est relativement restreint.

Les annonces n'ont pas non plus emballé les investisseurs. A 11h15, le bon de jouissance Roche reculait de 0,3% à 234,85 francs suisses, surperformant tout de même l'indice de référence de la Bourse suisse (SMI), qui se délestait de 0,80%.

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