Zurich (awp) - Le laboratoire Roche a dévoilé des résultats positifs pour l'immunothérapie Tecentriq (atezolizumab) contre une forme spécifique de cancer du sein. Le médicament, combiné avec une chimiothérapie, permet de réduire le risque d'aggravation de la maladie ou de mortalité, selon les résultats d'une étude clinique.

L'étude de phase III nommée IMpassion130, la dernière avant une demande d'homologation du traitement, portait sur le traitement du cancer du sein métastatique triple négatif. Tecentriq, combiné à une chimiothérapie avec Abraxane dans un traitement de première ligne, permet de réduire le risque d'aggravation de la maladie ou de décès, a détaillé le géant pharmaceutique bâlois lundi dans un communiqué.

Il s'agit de la première immunothérapie présentant des résultats positifs contre le cancer du sein métastatique triple négatif, "une maladie particulièrement agressive disposant d'options de traitements limitées", selon la directrice médicale de Roche, Sandra Horning.

Ces données seront transmises à l'Autorité sanitaire américaine (FDA) ainsi qu'à son homologue européenne (EMA) et seront présentées lors de congrès médicaux à venir.

Le cancer du sein est la forme la plus répandue de cancer parmi les femmes avec 1,67 million de nouveaux cas diagnostiqués chaque année au niveau mondial. La forme triple négative de cette maladie représente 15% de l'ensemble des cancers du sein. Elle est plus largement répandue chez les femmes âgées de moins de 50 ans, selon Roche.

Les patientes souffrant de ce type de tumeur voient généralement la maladie progresser plus rapidement que les autres types de cancer du sein.

Dans l'attente d'information supplémentaire

A la Bourse suisse, ces annonces limitaient les pertes de Roche dans un marché globalement en fort repli. Le titre baissait de 0,7% à 219,10 francs suisses, dans un SMI en recul de 0,99% vers 11h40.

Les analystes de Baader Helvea entrevoient un potentiel de ventes d'un maximum de 2 milliards de francs suisses dans cette indication. Ajouté aux 1,5 milliard que doit générer le traitement du cancer du poumon à petites cellules, le total pourrait cumuler à 7,7 milliards.

UBS a applaudi des "résultats positifs et en avance sur la concurrence", mais a souligné que les résultats de l'étude n'étaient pas encore complets. Selon les spécialistes de la banque aux deux voiles, la maladie ciblée par ce traitement n'avait jusqu'à présent pas bénéficié d'avancée thérapeutique. Hormis Roche, seul le laboratoire allemand Merck mène actuellement des études cliniques comparables.

L'établissement zurichois demande cependant des résultats plus détaillés avant de pouvoir juger de l'efficacité du traitement.

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