Zurich (awp) - Roche pourrait avoir mis le doigt sur un biomarqueur susceptible de contribuer à prédire l'évolution de la sclérose en plaques, dans le cadre de ses programmes cliniques sur l'Ocrevus (ocrelizumab). L'administration de ce médicament, homologué depuis 2017 aux Etats-Unis et en Europe contre les formes primaire progressive et remittente-récurrente de la maladie, a permis d'observer une nette réduction des chaînes légères de neurofilaments dans le sang (NfL), assure le laboratoire rhénan dans un communiqué mardi.

Ces polymères protéiniques fournissent normalement un soutien structurel aux fibres nerveuses du cerveau, mais une augmentation de leur concentration risque au contraire de provoquer des dommages.

La nouvelle analyse des études cliniques - que la multinationale compte présenter en détail à l'occasion de l'imminent congrès annuel du Comité européen pour le traitement et la recherche contre la sclérose en plaques (Ectrims) à Stockholm - tend à confirmer la corrélation déjà observée entre les niveaux de NfL et les lésions aux cellules nerveuses lors de précédentes études.

Nouveau moteur de ventes

L'Ocrevus a généré sur le seul premier semestre 2019 un chiffre d'affaires de 1,74 milliard de francs suisses, lui permettant de s'élever déjà confortablement au statut de moteur de ventes (plus de un milliard de recettes annuelles).

L'efficacité du traitement, mesurée à l'aune du taux de NfL, constitue un argument supplémentaire en sa faveur, relève la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire. Michael Nawrath souligne que la confiance des analystes dans l'Ocrevus se traduit déjà par un consensus autour de son chiffre d'affaires relevé à 6,7 milliards de francs suisses à l'horizon 2024.

L'ofatumumab développé par Novartis, dont l'arrivée sur le marché est attendue dans le courant de l'année prochaine, ne devrait à cet égard constituer qu'une concurrence bien modeste. Le consensus pour cet anticorps plafonne à un milliard de dollars quatre ans après son lancement, poursuit l'analyste.

A 10h52, le bon de jouissance Roche cédait 1,4% à 268,05 francs suisses, dans un SMI (-0,71%) largement déprimé par la contreperformance de ses trois poids lourds.

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