Zurich (awp) - Le laboratoire Roche prévoit de livrer jeudi 30 janvier le détail de sa performance en 2019. Pas moins de 21 analystes se sont livrés pour le consensus AWP à l'exercice des pronostics:

2019E
en mio CHF        consensus AWP       2018A

chiffre d'affaires:  
Groupe               61'851          56'846
- Pharma             48'879          43'967
- Diagnostics        13'120          12'879

Ebit de base         22'638          20'505
bénéfice net de base 17'180          15'593

en CH.:
BBJ de base           19,85           18,14
dividende par titre    9,22            8,70

* hors plans de restructuration, acquisitions, cessions ou fusions,
  frais de justice, amortissements et autres correctifs de valeur

FOCUS: les observateurs suivront une nouvelle fois attentivement l'évolution des moteurs de ventes vieillissants que constituent l'Avastin, le Mabthera/Rituxan et l'Herceptin, désormais soumis à la concurrence de biosimilaires sur l'important marché étasunien également et plus uniquement sur le Vieux continent. Jusqu'ici, le mastodonte pharmaceutique est toujours parvenu à concrétiser ses propres ambitions de plus que combler ce manque à gagner avec le produit de ses lancements plus récents et celui des reformulations ou combinaisons.

L'attention se portera logiquement aussi vers l'avant, avec d'éventuelles nouvelles sur l'incubateur de traitements en développement ainsi qu'une nouvelle feuille de route pour l'année en cours.

La direction pourrait également revenir sur l'acquisition du développeur américain de thérapies géniques Spark Therapeutics (voire POUR MÉMOIRE, qui après des mois de tergiversations de la part des régulateurs outre-Manche et outre-Atlantique a été réglée en deux coups de cuillère à pot en toute fin d'année dernière). L'opération a valorisé cette nouvelle filiale à plus de quatre milliards de dollars.

OBJECTIFS: à l'instar de son concurrent Novartis, Roche a relevé mi-octobre pour la troisième fois en autant de partiels ses ambitions pour l'année écoulée. La croissance doit avoir atteint près de 10%, contre 5 à 9% au pointage précédent. Le bénéfice par bon de jouissance de base doit toujours suivre une courbe similaire, hors effets de changes. Les actionnaires pourront compter sur une rémunération en hausse.

POUR MÉMOIRE: la finalisation de la reprise de Spark Therapeutics mi-décembre constitue incontestablement le point d'orgue du dernier trimestre 2019.

Annoncée en février et bénéficiant du soutien inconditionnel des conseils d'administration des deux entreprises, la transaction avait été retardée à une dizaine de reprises par des soupçons - finalement dissipés - de la part l'Agence de la régulation du commerce (FTC) étasunienne et de l'Autorité de la concurrence et des marchés (CMA) britannique d'un potentiel conflit d'intérêt entre le nouveau traitement de Roche contre l'hémophilie A - l'Hemlibra - et la thérapie génique en développement de Spark contre cette même maladie.

La pépinière de produits en développement a néanmoins aussi occupé le devant de la scène. L'immunothérapie oncologique Tecentriq a ainsi certes obtenu des succès réglementaires remarqués contre le cancer du foie et celui de la peau, mais échoué en étude clinique avancée contre une forme de cancer de la vessie.

Dans le domaine des maladies rares, Roche a obtenu en fin d'année dernière un statut d'examen prioritaire auprès de l'Agence des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) aux Etats-Unis pour son ridispalm contre l'amyotrophie spinale (SMA) et vient de revendiquer un succès en phase III dans la sous-indication de type 1 chez le nourrisson entre un et sept mois, sans toutefois en avancer pour l'heure les proportions.

La nouvelle titille la curiosité des analystes d'autant plus que le rival et voisin Novartis a mis au printemps dernier ce qui est devenu à la fois la première thérapie génique sur le marché outre-Atlantique et le traitement le plus onéreux de l'histoire de la branche: le Zolgensma, homologué précisément contre la SMA de type 1, proposé au tarif de plus de deux millions de dollars.

Les gendarmes sanitaires des deux côtés de l'Atlantique sont par ailleurs entrés en matière sur une demande d'homologation du satralizumab contre la neuromyélite optique et un spectre de troubles associés (NMOSD). L'appellation couvre une palette de maladies inflammatoires démyélinisantes du système nerveux central, s'attaquant principalement à la moelle épinière ainsi qu'aux nerfs optiques et souvent diagnostiqué à tort comme une sclérose en plaques. Les décisions doivent tomber dans le courant de l'année.

La multinationale rhénane s'est encore offert fin décembre les droits sur une thérapie génique en développement contre la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), auprès du laboratoire massachussetais Sarepta Therapeutics, moyennant un premier versement de 750 millions de dollars en liquide et environ 400 millions en titres.

COURS DU TITRE: le bon de jouissance Roche a grappillé 1,5% depuis le début de l'année, inscrivant au passage une nouvelle marque de référence à 330 francs suisses. Le titre demeure néanmoins en retrait de son indice de référence le SMI, aussi bien en 2020 que sur l'ensemble de 2019 déjà.

site internet: www.roche.com

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