Zurich (awp) - Roche annonce vendredi des résultats d'étude positifs sur son anticorps monoclonal Tecentriq (atezolizumab) utilisé en combinaison avec le Cotellic (cobimetinib) et le Zelboraf (vemurafenib) contre le mélanome avancé présentant une mutation BRAF V600, en première ligne de traitement.

L'étude IMspire150 a démontré "une amélioration significative et cliniquement importante" du taux de survie sans progression de la maladie (PFS) chez les patients traités avec cette combinaison, comparé à la combinaison Cotellic/Zelboraf accompagnée d'un placebo. Le profil d'innocuité observé dans l'étude correspond à celui des composantes de la combinaison administrés isolément, assure le laboratoire rhénan dans un communiqué.

Les résultats détaillés d'Imspire150 vont être présentés lors d'un prochain congrès médical et seront évoqués "avec plusieurs autorités sanitaires", notamment les régulateurs étasunien (FDA) et européen (EMA), indique Roche.

Tecentriq est actuellement l'objet de plus d'une cinquantaine d'études, dont plusieurs de phase III, portant sur diverses formes de cancer: poumon, reins, peau, sein, côlon, prostate, ovaires, vessie, sang, foie, entre autres.

Vers un face à face rhénan

Ce succès clinique pour Roche laisse augurer selon la Banque cantonale de Zurich (ZKB) une confrontation directe entre les deux mastodontes pharmaceutiques bâlois, Novartis ayant récemment revendiqué aussi des résultats encourageants sur une combinaison présentant un mécanisme d'action similaire à celle de son voisin. Les anticorps monoclonaux employés par Novartis n'étant encore pas commercialisés, celui-ci partira toutefois avec un handicap.

L'établissement zurichois souligne encore que le marché du mélanome demeure avec 300'000 cas diagnostiqués annuellement relativement modeste, par rapport au 1,8 millon de cancers du poumon recencés chaque année. Une moitié des patients seulement présente par ailleurs la mutation BRAF.

Vontobel reconnaît avoir omis d'envisager un succès de l'étude IMspire150, suite aux échecs essuyés par l'américain Merck and Co (Keynote-022) et Roche déjà (Imspire170). La banque de gestion zurichoise évoque un chiffre d'affaires annuel potentiel de 423 millions de francs suisses pour cette combinaison, assorti d'un facteur de risque de 40%.

Sur la journée, le bon de jouissance Roche a concédé 0,6% à 300,55 francs suisses, dans un SMI en recul de 0,21%. La nominative Novartis pour sa part a égaré 0,1%.

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