Zurich (awp) - Roche revendique lundi un nouveau succès clinique pour son anticancéreux à large spectre Tecentriq (atezolizumab), en combinaison avec son moteur de ventes vieillissant Avastin (bevacizumab) contre le carcinome hépatocellulaire non résécable.

La multinationale pharmaceutique assure avoir comblé les deux critères primaires d'évaluation de l'étude Imbrave 150 et entend présenter les résultats aux autorités sanitaires aux Etats-Unis, en Europe et en Chine.

Le programme a permis d'observer une amélioration du taux global de survie des patients, ainsi qu'un allongement de la durée de vie sans progression de la maladie, par rapport à un traitement à base de sorafenib, assure le géant rhénan dans un communiqué.

Le compte-rendu ne détaille en revanche pas l'ampleur des bénéfices de la combinaison de Tecentriq et d'Avastin par rapport au standard thérapeutique contre cette forme de cancer du foie, renvoyant d'éventuelle précisions à un prochain congrès médical.

L'Agence des substances alimentaires et médicamenteuses (FDA) américaine avait accordé l'an dernier à la combinaison un statut de "percée thérapeutique" dans cette indication, sur la base de données récoltées en étude clinique de phase Ib.

Marché non négligeable

Le Tecentriq est déjà commercialisé dans de nombreux marchés, seul ou en combinaison, dans les domaines des cancers du poumon, de la vessie ou encore du sein notamment.

Le marché du carcinome hépatocellulaire n'est pas négligeable, d'autant que les options de traitements font souvent défaut, souligne Vontobel dans un commentaire. La banque de gestion zurichoise devise toujours le potentiel commercial de la combinaison de Roche à un milliard de francs suisses annuellement dans cette seule indication, avec un facteur de risque maintenu à 40%, au moins jusqu'à la présentation de données plus concrètes de la part du mastodonte bâlois.

Moins sceptique, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) rappelle que le Tecentriq était depuis quelques temps en panne d'impulsions cliniques, soit que les données observées ne parvenaient pas à égaler celles de la concurrence - en particulier du Keytruda de Merck and Co - soit que ces résultats ne soient disponibles qu'avec des années de retard.

L'aboutissement de l'étude Imbrave 150 facilitera par ailleurs une extension de la position de Roche dans l'Empire du Milieu, où la franchise du carcinome hépatocellulaire représente un marché de 1,5 milliard de francs suisses.

A la Bourse, le bon de jouissance Roche a fini sur un gain minime de 0,03% à 289,45 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,26%.

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