Zurich (awp) - Roche revendique jeudi le succès de l'une de ses nombreuses études cliniques sur l'anticancéreux à large spectre Tecentriq (atezolizumab), en combinaison avec une chimiothérapie et en traitement initial contre le cancer du sein triple négatif.

Le laboratoire rhénan rappelle dans son communiqué que son traitement constitue l'unique option thérapeutique homologuée pour les patientes souffrant de la forme métastatique (avancée) de cette maladie agressive, avec ou sans expression de la protéine PD-L1.

L'étude Impassion031 sur la combinaison a démontré une amélioration du taux de réponse pathologique complète (pCR) statistiquement significative et cliniquement quantifiable, par rapport à l'administration de la chimiothérapie accompagnée d'un placebo.

L'administration préalable de Tecentriq a ainsi permis de réduire dans une proportion pour l'heure non détaillée le nombre de patientes présentant des tissus tumoraux détectables au moment de l'intervention chirurgicale.

La multinationale bâloise entend désormais prendre langue avec les autorités sanitaires de la planète pour discuter de ces résultats.

Le Tecentriq fait actuellement l'objet de dizaines d'études, dont plusieurs de phase III, portant sur diverses formes de cancer: poumon, peau, organes génitaux, sein, intestins, ou encore tête et cou, en monothérapie ou en combinaison. Le traitement est homologué contre diverses formes de cancer du poumon, de la vessie, du sein ou encore du foie.

Bonne nouvelle, mais limitée

Le cancer du sein triple négatif appartient aux formes les plus aggressives de la maladie et s'attaque en particulier à de jeunes femmes sinon en bonne santé, souligne la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'américain Merck a également publié des données prometteuses sur son Keytruda contre ce type de cancer, mais le nouveau succès doit permettre à Roche de conserver une longueur d'avance. La ZKB devise le potentiel de ventes du Tecentriq à 4,5 milliards de francs suisses par année.

La bonne nouvelle arrive un peu plus tôt que ne l'escomptait Vontobel. La banque de gestion craint toutefois que les résultats obtenus ne servent à étendre la prescriptibilité qu'à la sous-indication néoadjuvante (avant chirurgie), représentant un potentiel commercial de 179 million par année.

Le modeste retard pris par Roche sur Merck and Co en matière de dépôt de demande d'extension d'homologation ne devrait pas prétériter l'adoption du Tecentriq par les médecins. Les deux médicaments devraient se partager l'indication précoce sur la franchise du cancer du sein triple négatif, anticipe Mirabaud. L'établissement genevois devise les recettes annuelles pour le Tecentriq à 5,5 milliards, voire au-delà, d'ici 2025.

Nonobstant ces échos favorables, le bon de jouissance Roche égarait 0,2% à 338,80 francs suisses vers 12h55, dans un SMI en retrait marginal de 0,04%.

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