Londres (awp/afp) - Le groupe industriel britannique Rolls-Royce est resté dans le rouge au premier semestre mais explique être en passe de régler les problèmes sur ses moteurs d'avion Trent 1000 et se dit prêt pour le Brexit, quelle qu'en soit l'issue.

Le motoriste, présent dans l'aéronautique, l'énergie et la défense, a publié mardi dans un communiqué une perte nette de 909 millions de livres (988,74 millions d'euros) au premier semestre, à peine réduite par rapport à celle de la même période un an plus tôt (954 millions).

Rolls-Royce, qui doit intégrer dans ses comptes les mouvements des devises au prix du marché, a subi une charge de 763 millions de livres en raison de la baisse de la livre face au dollar au cours de la période, sur fond d'incertitudes quant au Brexit.

Autre facteur pesant sur les résultats, la vaste restructuration annoncée en juin 2018 lui a encore coûté 69 millions de livres sur le semestre. Au total, la facture atteindra 500 millions de livres fin 2020 quand ce plan, qui doit lui permettre de réduire ses coûts à terme et prévoit la suppression de 4.600 emplois administratifs sur deux ans, sera achevé.

Le groupe a également encore subi le coût la décision de l'avionneur européen Airbus d'arrêter de produire son très gros porteur A380, faute de commande et dont Rolls-Royce était l'un des fournisseurs avec son moteur Trent 900. Cet arrêt aura coûté au total 245 millions de livres au motoriste.

Ces charges plombent le groupe alors même que son chiffre d'affaires s'est affiché en hausse de 5,3% à 7,9 milliards de livres, avec une progression dans chacune de ses branches.

Le groupe doit par ailleurs toujours composer avec les problèmes sur ses moteurs d'avion Trent 1000 dont les compresseurs se sont épuisés plus vite que prévu, occasionnant des nuisances pour les compagnies aériennes clientes de Rolls-Royce.

Le coût de ces moteurs défectueux tournera autour de 1,6 milliard de livres dont une part importante en indemnisations.

"Nous avons fait de bons progrès dans la résolution du problème sur les compresseurs du Trent 1000, même si nous regrettons que des perturbations pour les clients persistent", souligne Warren East, directeur général, cité dans le communiqué.

Le groupe s'est enfin dit prêt pour le Brexit, dont la date est prévue fin octobre, même en cas de sortie sans accord. Il a déjà dépensé 100 millions de livres, y compris en augmentant ses stocks, pour faire face à l'échéance.

"Nous préférerions évidemment un accord, parce que c'est la meilleure manière d'apporter de la certitude aux entreprises, mais nous avons toujours été prêts pour un +no deal+", a expliqué M. East, interrogé sur la BBC.

afp/jh