Londres (awp/afp) - Le groupe industriel britannique Rolls-Royce a réduit sa perte nette en 2019 grâce à de meilleures performances commerciales, malgré les coûteux problèmes sur ses moteurs d'avion Trent 1000 dont il espère bientôt voir la fin.

Le motoriste a dévoilé vendredi dans un communiqué une perte nette de 1,3 milliard de livres (1,6 milliard de francs suisses) lors de l'exercice écoulé, contre un trou de 2,4 milliard en 2018.

Ses comptes ont été principalement plombés par une charge de 1,4 milliard de livres liés aux problèmes qu'il rencontre sur les moteurs d'avion Trent 1000 équipant le Boeing 787 et qui portent sur un épuisement trop rapide de leurs compresseurs.

Le remplacement des pièces défectueuses a été plus lent que prévu, ce qui immobilise des avions au sol pour les compagnies utilisatrices.

"Nous avons fait des progrès sur le Trent 1000" et "nous maintenons notre objectif de réduire le nombre d'avions au sol (pour réparation, ndlr) à moins de dix d'ici la fin du deuxième trimestre 2020", explique Warren East, directeur général de Rolls-Royce.

Le groupe, qui fabrique des moteurs pour l'aviation et la marine, a limité ses pertes surtout grâce à une amélioration de son activité, avec un chiffre d'affaires en hausse de 5,5% à 16,6 milliards de livres (20,7 milliards de francs suisses). Il se félicite en particulier d'avoir livré un nombre record de 510 moteurs dans l'aérien civil.

Rolls-Royce profite en outre de ses efforts d'économies, avec des réductions de coûts de 269 millions de livres à ce jour après avoir lancé en 2018 une restructuration passant par la suppression de 4.600 emplois.

Le marché appréciait de son côté la publication, permettant au titre de prendre 6,96% à 642,40 pence vers 11H20 GMT, alors même que la Bourse de Londres plonge en raison du coronavirus.

"Les problèmes des moteurs Trent 1000 entachent un peu la copie mais les résultats sont bons. La tendance s'améliore dans l'aérien civil, la division la plus grande du groupe", souligne Sophie Lund Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.

"Le groupe gagne une grande partie de son argent grâce aux services assurés autour des moteurs et non pas seulement en les fabriquant", selon elle.

Concernant ses perspectives, Warren East se dit "confiant" pour l'année qui s'ouvre et prévoit un flux de trésorerie d'au moins 1 milliard de livres et une hausse de 15% de son bénéfice opérationnel pour ses principales activités.

Le groupe précise que ces prévisions excluent un éventuel impact significatif de l'épidémie de coronavirus. Pour l'heure, il dit prendre de mesures pour atténuer les effets de cette crise sanitaire, sans donner plus de précision.

afp/jh