PARIS (awp/afp) - "Un luxe que tout le monde ne peut pas se payer", une décision qui n'a rien d'"extraordinaire": en pleine crise sur la réforme des retraites, des responsables de gauche ont relativisé dimanche le renoncement d'Emmanuel Macron à toucher sa future pension d'ancien chef de l'Etat.

"Que le président de la République, les ministres, les parlementaires soient alignés au régime général, c'est la moindre des choses", a salué le secrétaire national du PCF et député Fabien Roussel dans l'émission Le Grand rendez-vous sur Cnews et Europe 1. "Qu'on mette fin à ce type de privilège, enfin!".

Mais le renoncement du président de la République, "c'est quand même un luxe que tout le monde ne peut pas se payer", a-t-il relevé, "quand, lui, a touché 2,4 millions en 18 mois à la banque Rothschild" et "payait l'impôt sur la fortune" avant de "se le supprimer" lorsqu'il est arrivé au pouvoir.

Au moment de partir à la retraite, il pourra donc bien se passer de cette pension "parce qu'il en aura les moyens", a-t-il critiqué.

La présidente du groupe PS à l'Assemblée nationale a, elle, évoqué une "drôle de façon de présenter les choses" de la part de l'Elysée: "1. Le Gouvernement veut supprimer les régimes spéciaux 2. Le régime de retraite du Président de la République est en quelque sorte un régime spécial 3. Donc y a-t-il quelque chose d'extraordinaire à s'appliquer ce qu'on préconise pour les autres ?", a-t-elle demandé sur Twitter.

L'ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a pour sa part considéré que "la vraie question c'est de savoir s'il renonce à retourner après l'Elysée dans le monde du business mondialisé avec les énormes retraites chapeaux qui vont avec et dont les montants sont sans commune mesure..."

L'Elysée a confirmé samedi qu'Emmanuel Macron renonçait par avance à sa future retraite d'ancien président de la République, équivalente au salaire d'un conseiller d'Etat, soit 6.220 euros bruts mensuels, devenant ainsi le premier président à renoncer au bénéfice de la loi du 3 avril 1955.

M. Macron, qui a fêté ses 42 ans ce samedi, a également décidé de ne pas siéger à l'avenir au Conseil constitutionnel dont les anciens présidents sont membres de droit à vie, avec une indemnité de 13.500 euros.

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