Washington (awp/afp) - Les discussions entre le FMI et Buenos Aires sur la dette de l'Argentine sont à un niveau très préliminaire, a indiqué jeudi le porte-parole du Fonds monétaire international, mettant en garde contre les tentations d'aller trop vite.

"Pour ce qui est des questions sur la dette, sur les objectifs fiscaux et toutes ces choses, je pense qu'il est important de ne pas aller plus vite que la musique", a commenté Gerry Rice, porte-parole du Fonds lors d'une conférence de presse.

"Nous en sommes à un stade très précoce, le nouveau gouvernement ne fait que prendre ses marques", a-t-il observé soulignant que le FMI voulait d'abord connaître les priorités des autorités argentines avant d'entrer dans le coeur du sujet.

Le gouvernement du nouveau président argentin de centre-gauche Alberto Fernandez avait annoncé mercredi avoir entamé des "discussions" avec le Fonds sur la dette du pays, qu'il peine à rembourser.

"Nous avons déjà eu des conversations avec le FMI et il y a reconnaissance de l'échec" du programme de prêts accordés à l'Argentine en 2018, a déclaré le ministre de l'Economie Martin Guzman au cours de sa première conférence de presse depuis sa nomination mardi. "Ce qu'il faut, c'est reconnaître la nécessité d'un programme différent".

Jeudi, Gerry Rice, interrogé sur la possibilité d'un changement de programme, a souligné que pour l'heure, "le statut du programme reste inchangé".

"Mais bien sûr, la manière dont il pourrait être adapté à l'avenir dépendra des discussions que nous pourrions avoir avec le gouvernement argentin et dépendra de leurs objectifs et de leurs souhaits", a-t-il également commenté.

M. Rice a en outre rappelé qu'il appartenait au pays de prendre des décisions en matière d'endettement avec des conseillers juridiques et financiers dans le cadre du programme du FMI.

"Notre rôle est d'évaluer si la dette est soutenable, et ce, avec une forte probabilité. Nous n'en sommes pas encore à ce stade, car nous n'en sommes qu'au tout début des discussions", a-t-il insisté.

Il a aussi expliqué que pour mener une analyse de la soutenabilité de la dette, le FMI a d'abord besoin d'informations sur les plans politiques et sur les perspectives macroéconomiques cohérentes avec ces plans.

L'Argentine avait obtenu en 2018 du FMI un crédit sur trois ans de 57 milliards de dollars, dont elle a tiré 44 milliards. Le président Alberto Fernandez a déjà annoncé qu'il ne demanderait pas le versement de la dernière tranche du prêt, dont les conditions ont été négociées par le gouvernement de son prédécesseur.

afp/rp