WASHINGTON, 15 août (Reuters) - Donald Trump a supprimé les autorisations d'accès aux données confidentielles dont bénéficiait l'ancien directeur de la CIA, John Brennan, affirmant que ce dernier se servait de ce privilège pour "semer la discorde et le chaos" au sein de l'administration américaine.

Trump a fait connaître sa décision dans un communiqué lu par la porte-parole de la Maison blanche Sarah Sanders, mercredi.

Le président américain examine également la possibilité de révoquer les accréditations de plusieurs autres anciens responsables gouvernementaux qui ont en commun de l'avoir critiqué.

Cela concerne notamment l'ancien directeur du renseignement national James Clapper, l'ancien directeur du FBI, James Comey, l'ancienne conseillère à la sécurité de Barack Obama, Susan Rice, l'ancien directeur de l'Agence nationale de sécurité (NSA) Michael Hayden et l'ancienne vice-ministre de la Justice, Sally Yates.

Brennan, qui dirigeait la CIA sous l'administration Obama, se montre particulièrement critique à l'égard de Donald Trump et est intervenu dans plusieurs émissions télévisées d'information pour dénoncer la politique étrangère du président américain.

Le communiqué de Trump lu par Sanders affirme que Brennan s'est lancé dans "une critique sans cesse plus folle" et qu'il a abusé de son accès à des informations confidentielles pour "semer la division et le chaos".

"A ce stade de mon administration, les bénéfices que de hauts responsables pourraient tirer de consultations avec M. Brennan sont éclipsés par les risques que pose sa conduite fantasque et son comportement. Cette conduite et ce comportement ont largement dépassé les limites de toute courtoisie professionnelle qui lui était faite", indique le communiqué.

Cette décision intervient au lendemain d'un message de Brennan sur Twitter condamnant le président américain pour ses remarques contre Omarosa Manigault Newman, une ancienne conseillère de la Maison blanche, auteur d'un ouvrage virulent contre Trump.

"Il est étonnant de constater à quel point vous ne faites pas preuve d'un minimum de décence, de civilité et de probité. On dirait que vous ne comprendrez jamais ce que signifie être président, ni que cela exige d'être une personne bonne, décente et honnête. Si décourageant, si dangereux pour notre nation", écrivait Brennan. (Steve Holland et Jeff Mason; Pierre Sérisier pour le service français)