Certains analystes financiers notent que, au-delà des effets de change, la croissance organique du troisième trimestre de Philips, qui a gardé une activité dans le petit électroménager, est en demi-teinte.

Vers 09h45 GMT, le titre Philips perdait 5,05% à 32,99 euros, tombant à un plus bas de plus de six mois et ramenant ses gains depuis le début de l'année à quelque 4,5%, contre une baisse de 3,8% de l'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam sur la période.

"Alors que je suis satisfait de la poursuite de la croissance des prises de commandes, qui ont augmenté de 11%, les améliorations opérationnelles ont été en partie effacées par des vents de face liés aux effets de change", déclare le directeur général de Philips, Frans van Houten, cité dans un communiqué.

Lors d'une conférence téléphonique, il a estimé que la hausse de 4% des ventes comparables sur la période était "un petit exploit" après la croissance nulle enregistrée au deuxième trimestre.

Mais les analystes de Berenberg ne sont pas de cet avis, jugeant que l'augmentation annoncée n'est pas "le rebond de la croissance attendu par les acteurs de marché" et que les performances de deux des trois divisions du groupe - celle regroupant les activités de suivi des patients et le petit électroménager - étaient en deçà des attentes.

Ils ont toutefois réaffirmé leur opinion positive sur la valeur, invitant les investisseurs à profiter de tout accès de faiblesse de l'action.

INQUIÉTUDES SUR LE BREXIT

"La croissance de 11% de nos prises de commandes est assez phénoménale car cela fait quatre trimestres de suite que nous enregistrons une hausse à deux chiffres, faisant mieux que le marché", a poursuivi Frans van Houten.

Il a souligné que c'était de bon augure pour l'augmentation du chiffre d'affaires l'an prochain, précisant qu'il faut environ neuf mois pour que l'on constate dans les bénéfices les commandes engrangées.

Frans van Houten a également dit qu'il était de plus en plus préoccupé par la perspective de voir la Grande-Bretagne sortir de l'Union européenne sans accord, ajoutant que, dans le cadre du scénario d'un "Brexit dur", Philips serait contraint de "reconsidérer [son] empreinte manufacturière", dont son usine à Glemsford, dans l'est de l'Angleterre.

Le groupe a fait état d'un bénéfice avant intérêts, impôt et amortissements (Ebita) en progression de 6,8%, à 568 millions d'euros, alors que les analystes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne 590 millions.

La marge d'Ebita du groupe s'est améliorée de 40 points de base, à 13,2%, et Frans van Houten a réaffirmé les objectifs pour la période 2017-2020, à savoir une progression annuelle moyenne à la fois de 4% à 6% du chiffre d'affaires comparable et de 100 points de base de la marge d'Ebita ajustée.

La plus grande division de Philips, celle qui fabrique des équipements pour l'imagerie médicale, a vu ses ventes comparables augmenter de 6%, à 1,75 milliard d'euros, à la faveur surtout de la vigueur de la demande en Chine et en Amérique du Nord.

La division de suivi des patients a en revanche vu ses ventes comparables baisser de 2%, à 741 millions d'euros. Celle regroupant le petit électroménager - rasoirs, brosses à dents, appareils d'aide à l'endormissement - a enregistré une progression de 4% de ses ventes, à 1,68 milliard.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)

par Toby Sterling