ajoute déclarations Christophe Castaner

PARIS (awp/afp) - La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse demande que les salariés "aujourd'hui en télétravail ne retournent pas au bureau la semaine du 11 mai", date du déconfinement probable, pour éviter d'engorger les transports en commun, dans une interview au Journal du Dimanche.

"Avec l'Etat, nous proposons que 100% des salariés qui sont aujourd'hui en télétravail ne retournent pas au bureau la semaine du 11 mai. Nous voulons tendre vers un objectif de 90% la deuxième semaine, puis 80% jusqu'à l'été", déclare la présidente ex-LR d'une des régions de France les plus touchées.

"Nous sommes en train de négocier avec les organisations patronales - Medef, U2P, CPME - une charte dans laquelle les employeurs s'engagent à ce retour très progressif", annonce Mme Pécresse.

L'organisation du déconfinement est crucial dans une région aussi dense que l'Île-de-France (IDF) et particulièrement dans les transports en commun empruntés par 5 millions de voyageurs chaque jour.

Alors que les voyageurs devront obligatoirement porter un masque et respecter les mesures de distanciation physique, la région travaille "avec la RATP, la SNCF et les bus Optile" pour assurer de leur côté la désinfection des rames. "Nous allons doubler le nettoyage de toutes les surfaces de contact dans les véhicules, les gares et les stations, avec de puissants désinfectants, comme ceux utilisés dans les hôpitaux", assure Mme Pécresse.

"Nous mettrons 500 personnes sur le terrain, des brigades mobiles de nettoyage, qui interviendront deux fois par jour à compter du 11 mai et jusqu'à l'été, en plus d'un nettoyage complet qui sera fait à la fin de chaque service" avec l'aide de prestataires, ce qui coûtera 10 millions d'euros supplémentaires à Île-De-France Mobilités (autorité organisatrice des transports en IDF).

Enfin, "des processus de nébulisation par bombes aérosols de produits virucides efficaces sur plusieurs jours seront aussi utilisés", ajoute l'élue.

La présidente de la région IDF demande par ailleurs à l'Etat de rendre obligatoire l'attestation des employeurs que les salariés devront avoir pour prendre les transports en commun et souhaite la mise en place d'une amende de 135 euros pour défaut d'attestation.

Après avoir salué le "volontarisme" de Valérie Pécresse lors du Grand Jury (RTL/LCI/Le Figaro), le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lui a répondu qu'il ne "souhaite pas (...) qu'on réinvente un dispositif d'attestation pour pouvoir voyager alors que nous faisons le choix de limiter au maximum les attestations pour sortir de chez soi".

Mme Pécresse "a présenté un plan, nous allons y travailler (...) on va affiner cela", a-t-il ajouté.

Pour lisser l'usage des transports en commun, Valérie Pécresse négocie également avec les entreprises pour que "l'arrivée au travail le matin soit étalée, par tranches horaires, entre 6h30 et 10h30 ; et le retour entre 15h30 et 19h30".

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