Bruxelles (awp/afp) - La Commission européenne, gardienne de la concurrence dans l'UE, a ouvert jeudi une enquête approfondie sur le projet d'acquisition par le géant allemand de l'énergie EON d'Innogy, contrôlé par son compatriote RWE.

L'exécutif européen craint en effet que cette opération ne réduise la concurrence sur les marchés de détail de l'électricité et du gaz en Allemagne, en Tchéquie, en Slovaquie et en Hongrie.

Selon la Commission, l'entité créée pourrait avoir une position dominante sur ces marchés, ce qui au final se répercuterait sur les prix aux consommateurs.

L'exécutif européen compte donc examiner à la loupe l'opération, et a jusqu'au 23 juillet pour prendre une décision. Pour obtenir le feu vert de la Commission européenne, il n'est pas exclu que EON soit obligé de faire des concessions, en vendant certaines activités par exemple.

L'acquisition d'Innogy s'inscrit dans une opération plus large décidée en mars 2018 entre les deux poids lourds allemands de l'énergie, EON et RWE.

A cette date, ces deux entreprises concurrentes, avaient annoncé une opération complexe d'échange d'actifs, redistribuant complètement les cartes du marché de l'énergie en Allemagne.

À la suite de cet échange, RWE doit axer son activité dans la production d'électricité en amont et sur les marchés de gros, tandis qu'EON doit se concentrer sur la distribution et la vente au détail d'électricité et de gaz.

Le 26 février dernier, la Commission européenne avait donné son feu vert à une partie de cet échange: l'acquisition par RWE des actifs de production d'électricité d'origine renouvelable et nucléaire de son compatriote EON.

afp/rp