Berlin (awp/afp) - L'énergéticien allemand RWE vise la neutralité carbone d'ici 2040, avec une sortie des énergies fossiles doublée d'une montée en puissance dans les renouvelables, secteur dans lequel il vient d'absorber les activités de son compatriote EON, a-t-il expliqué lundi.

"Le lignite", charbon brun très polluant exploité sur de vastes surfaces, "et l'énergie nucléaire ont jeté les fondations sur lesquelles nous bâtissons le nouvel RWE", reconnaît certes le patron Rolf Martin Schmitz dans un communiqué.

Mais le vaste échange d'actifs entrepris entre RWE et EON, pour spécialiser le premier dans la production d'électricité et le deuxième dans la distribution, se double d'une mutation des sources d'énergie exploitées par la compagnie.

RWE compte ainsi investir 1,5 milliard d'euros par an "dans les éoliennes offshore et terrestres, le photovoltaïque et le stockage", un montant susceptible d'atteindre "2 à 3 milliards d'euros" annuellement selon "les partenariats" conclus.

Depuis lundi, le groupe a repris à son compte les activités d'EON dans la production d'électricité issue de sources renouvelables, et va faire de même avec celles de son ancienne filiale Innogy, alors que les réseaux de distribution d'énergie et de commercialisation seront regroupés chez EON.

En parallèle, RWE va progressivement fermer ou reconvertir ses centrales à charbon au Royaume-Uni et aux Pays-Bas d'ici 2030. En Allemagne, il retirera du réseau les réacteurs concernés "en fonction des recommandations" d'une commission instituée en début d'année, qui a fixé l'horizon 2038 pour sortir de cette énergie.

RWE, qui a diminué d'un tiers ses émissions de dioxyde de carbone entre 2012 et 2018, vise par ce biais "une réduction additionnelle d'environ 70% d'ici 2030", et se donne la décennie suivante pour absorber autant de CO2 qu'elle en émet.

Le groupe, actuel numéro trois européen des renouvelables derrière l'espagnol Iberdrola et l'italien Enel, négocie en ce moment avec Berlin des compensations pour fermer ses centrales à lignite, alors qu'il doit retirer environ 3 gigawatts de capacité d'ici 2022.

afp/al