La compagnie irlandaise connaît son conflit social le plus dur en trente-deux ans d'existence.

Si c'est nécessaire, a souligné Michael O'Leary lors d'une conférence de presse en Autriche, des emplois seront supprimés "sur n'importe quel marché".

"Nous avons aujourd'hui - à Ryanair - vingt marchés qui ont besoin de plus d'avions, nous manquons d'avions dans presque tous les marchés où nous opérons en raison de la demande pour nos prix, nos services", a-t-il dit, évoquant notamment la Pologne, où opère Ryanair Sun.

Certains marchés de Ryanair ont pâti des grèves ces derniers mois mais "le marché polonais connaît une énorme croissance, Ryanair Sun est très rentable, nous avons besoin de plus d'avions sur le marché polonais", a-t-il affirmé.

"S'ils (les syndicats et les pilotes) font preuve de bon sens, nous parviendrons à des accords", a poursuivi le directeur général. "Mais si on a affaire à des gens qui font grève juste pour faire grève, alors ils verront que les emplois et les avions peuvent très bien aller ailleurs..."

Présente sur 86 bases dans 37 pays, Ryanair a évité des grèves généralisées en décembre dernier, avant les fêtes de fin d'année, en reconnaissant pour la première fois des syndicats mais elle peine depuis à conclure des accords avec certains d'entre eux.

Lundi, les pilotes en Allemagne ont voté massivement en faveur d'une grève s'ils n'obtiennent pas une convention collective acceptable. La grogne s'est également étendue mardi aux Pays-Bas.

Il y a une semaine, un quart des pilotes basés à Dublin ont observé leur troisième arrêt de travail de vingt-quatre heures en deux semaines.

La semaine précédente, les personnels de cabine d'Italie, d'Espagne, du Portugal et de Belgique s'étaient mis en grève pendant deux jours, ce qui avait contraint le groupe à annuler plus de 12% de ses vols.

Le 25 juillet, Ryanair a annoncé réduire de 20% sa flotte basée à Dublin pour la saison d'hiver et fait savoir que les grèves pourraient menacer les emplois de 300 pilotes et personnels navigants.

(François Murphy avec Padraic Halpin à Dublin; Guy Kerivel pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Lufthansa Group, Ryanair Holdings plc