Vers 10h30 GMT, le titre du transporteur irlandais, numéro un européen en nombre de passagers, cédait 2,16% à 9,852 euros, accusant l'un des replis les plus marqués de l'indice Stoxx 600 et entraînant dans son sillage easyJet (-2,22%), Wizz Air (-1,09%) ou encore IAG (-1,3%).

Ryanair, qui a souligné que la baisse des tarifs était le fait de surcapacités sur le segment des court-courriers en Europe, a précisé anticiper désormais un bénéfice après impôts et hors pertes liées à la compagnie Laudamotion compris entre 1 et 1,1 milliard sur l'exercice 2018-2019, clos le 31 mars, contre une fourchette précédente allant de 1,1 à 1,2 milliard.

Cette fourchette était elle-même le résultat d'un "profit warning" lancé début octobre par Ryanair, qui avait alors souligné l'impact des grèves menées par son personnel navigant dans différents pays européens sur son trafic et ses réservations.

La nouvelle fourchette retenue représente une baisse allant de 24% à 31% par rapport au bénéfice record de 1,45 milliard enregistré par Ryanair lors de l'exercice précédent.

Le nouvel avertissement sur résultats de Ryanair intervient quelques jours après que Norwegian Air, une autre compagnie aérienne à bas coûts, a dit qu'elle allait supprimer un certain nombre de liaisons et fermer des bases en vue de réduire les coûts.

A la fin de l'année, la compagnie norvégienne avait dit avoir du mal à remplir ses avions au vu d'une croissance des capacités nettement plus marquée que la hausse de la demande.

Ryanair a noté que ses tarifs allaient reculer de 7% sur l'ensemble du second semestre de son exercice, contre une précédente estimation de -2%.

L'impact de la baisse des tarifs devrait être partiellement compensée par une croissance annuelle du trafic passagers plus soutenue que prévu - elle est vue en hausse de 9% à 142 millions de passagers.

La compagnie ajoute qu'elle ne peut exclure ni de nouvelles baisses des tarifs ni un nouvel abaissement de son objectif en cas de conséquences inattendues liées au Brexit ou à des questions de sécurité.

Cité dans un communiqué, Michael O'Leary, directeur général de Ryanair, note cependant que le fait de répercuter la baisse des tarifs était de bon augure pour la croissance du trafic de Ryanair sur le moyen à long terme.

Le transporteur note également que l'environnement de tarifs bas devrait contraindre ses concurrents déficitaires à trouver un repreneur ou à cesser leurs activités.

La semaine dernière un consortium emmené par Virgin Atlantic a annoncé la reprise de la compagnie aérienne régionale britannique Flybe Group pour 2,2 millions de livres (2,5 millions d'euros).

(Avec la contribution de Shashwat Awasthi et de Noor Zainab Hussain à Bangalore, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Gwénaëlle Barzic)

par Padraic Halpin

Valeurs citées dans l'article : Stoxx Europe 600, Ryanair Holdings plc, Flybe Group PLC