La première compagnie aérienne low-cost européenne avait dit en juillet qu'elle projetait une croissance annuelle du trafic passagers de 7% au nombre de 139 millions sur l'exercice clos fin mars 2019 et de 9% à 152 millions sur l'exercice clos fin mars 2020.

Mais elle a observé que les grèves survenues depuis la reconnaissance des syndicats en décembre 2017 avaient affecté les réservations tandis qu'une forte hausse des prix pétroliers menaçait de renchérir ses coûts.

"Ces grèves inutiles à répétition portent préjudice à l'entreprise Ryanair et à la confiance de notre clientèle alors même que les prix pétroliers augmentent fortement et si elles se poursuivent, il est inévitable que nous devions réexaminer notre croissance des capacités cet hiver et à l'été 2019", a déclaré le directeur du marketing Kenny Jacobs.

Les syndicats de personnels navigants de Ryanair en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Portugal et en Espagne prévoient un arrêt de travail de 24 heures le 28 septembre. Ils entendent reconduire leur mouvement tous les mois jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites.

Ils veulent contraindre la compagnie à accepter des contrats locaux au lieu de contrats s'appuyant sur le droit du travail irlandais, réputé moins avantageux pour les salariés.

Kenny Jacobs a précisé que 30.000 passagers seraient cloués au sol vendredi et que 190 vols sur 2.400 seraient annulés.

Le directeur général Michael O'Leary, qui a adopté une ligne dure face aux revendications syndicales, a été massivement reconduit au conseil d'administration lors de l'assemblée générale annuelle de Ryanair qui s'est tenue voici cinq jours.

Néanmoins, Ryanair dit avoir fait des progrès conséquents dans les négociations avec les syndicats.

"Nous espérons que ces syndicats retrouveront leur sens commun et travailleront avec nous à la finalisation d'un accord pour le bien-être de nos pilotes et de nos personnels navigants dans les semaines qui viennent, sans perturber davantage nos clients et nos vols", a dit Jacobs.

Ryanair avait déjà réduit ses capacités projetées en septembre 2017 pour l'été 2018, une pénurie de pilotes ayant abouti à l'annulation de milliers de vols.

Mais la compagnie aérienne avait alors expliqué que son ambitieux plan de croissance visant à transporter annuellement 200 millions de passagers d'ici 2024 n'était pas remis en cause.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Pierre Sérisier)

par Conor Humphries