Londres (awp/afp) - Un haut dirigeant de Ryanair a salué le maintien de son directeur général Michael O'Leary pour cinq année supplémentaires comme un facteur de "continuité", et balayé les critiques sur l'éventuel bonus de 99 millions d'euros qu'il pourrait toucher.

"L'action Ryanair a grimpé de 8% depuis l'annonce. Les actionnaires sont contents que Michael reste cinq années de plus. Cela nous donne de la continuité et de la certitude", a souligné jeudi le directeur marketing de Ryanair, Kenny Jacobs, devant la presse à Londres.

Le 4 février, la première compagnie aérienne européenne en nombre de passagers transportés a annoncé une réorganisation: elle sera désormais constituée en un groupe comptant quatre filiales distinctes, dont la principale sera Ryanair DAC basée en Irlande et qui englobe aujourd'hui l'ensemble de l'activité de l'entreprise. A cette occasion, le directeur général emblématique de la compagnie à bas coût, Michael O'Leary, va abandonner les rênes de Ryanair DAC pour devenir directeur général de l'ensemble du groupe Ryanair.

Ces changements prévus dans l'année ont pour corolaire le maintien de M. O'Leary pour cinq années de plus, alors que l'hypothèse d'un départ plus tôt avait été évoquée auparavant. Vendredi, l'entreprise a précisé qu'à ce titre, M. O'Leary pourrait d'ici cinq ans acheter 10 millions d'actions Ryanair au prix de 11,12 euros (le cours de l'action vendredi). Il ne pourra toutefois le faire que si le cours de l'action dépasse 21 euros dans les cinq ans à venir et si la rentabilité annuelle du groupe est doublée à 2 milliards d'euros. Si M. O'Leary parvenait à utiliser cette option, il réaliserait une plus-value de 99 millions d'euros d'un coup.

"Le risque est du côté de Michael, il doit réaliser ces deux objectifs" pour lever l'option et empocher la prime, a jugé M. Jacobs.

Interrogé sur d'éventuelles répercussions négatives pour le moral des salariés alors que certains syndicats ont déploré le niveau de cette prime, M. Jacobs ne s'est pas montré inquiet. "Les syndicats ont récemment signé des accords avec nous parce qu'ils étaient contents des hausses de salaires du personnel. De nombreux pilotes veulent nous rejoindre car nous proposons des hausses de salaires et une sécurité de l'emploi", a-t-il assuré.

Après avoir refusé de discuter avec les syndicats pendant des années, l'entreprise a entrepris un virage à 180 degrés en décembre 2017 en acceptant de les reconnaître et d'engager des négociations sur les conditions de travail et d'emploi. Depuis, des accords sociaux ont été conclus dans "les principaux" pays d'activité de Ryanair, a rappelé M. Jacobs, notamment avec des représentants du personnel de cabine en Espagne et des pilotes en Belgique.

afp/rp