Démarrons par quelques surprises plutôt macroéconomiques, ou au moins sectorielles, préparées par les stratèges de l'établissement. Dans les lignes qui suivent, la structure est assez répétitive : événement concerné, impact détaillé s'il y a lieu et scénario central actuel de la banque.

Les surprises du Crédit Suisse

  • Le S&P500 prend 25% (sachant que CS voit l'indice américain, dans son scénario principal, à 3425 points en fin d'année, soit 3,2% de hausse).
  • L'euro monte à 1,25 USD (scénario central 1,15 USD). 10% de hausse de l'euro coûte 6% de bénéfice par action aux sociétés et 0,3% au PIB.
  • Le Japon est la région du monde la plus performante (scénario centrale : légère surperformance).
  • Les investissements publics dans les infrastructures vertes décollent. L'impact serait un effet croissance positif, une appréciation du Bund (dans ce scénario, l'Allemagne aurait un rôle moteur sur la dépense) et une appréciation de l'euro. Pour l'anecdote, si l'on peut parler d'anecdote dans ce cas, le Crédit Suisse souligne "avec des rendements obligataires à zéro, sauver la planète ne coûte rien, en théorie".
  • Le pétrole est l'un des secteurs les plus performants (scénario central légère surperformance).
  • Les conditions de la dette italienne se détériorent brutalement (scénario central statu quo). Les banques réduisent leurs prêts, la stabilité de la zone euro refait jaser et les actions européennes subissent une dévalorisation vis-à-vis des actions américaines, jusqu'à 35%. Les banques poursuivent leur chemin de croix, les défensives surperforment (pharmacie, biens de consommation de base).
  • La croissance chinoise passe sous les 4% (scénario central 5,9%). Conséquence, la croissance mondiale passe sous les 2%, entraînant de la déflation, un marché boursier baissier (20% de baisse au moins) et la nécessité d'un gros QE. Les secteurs les plus secoués seront le luxe, les biens d'équipement exposés à la Chine, l'automobile européenne et les mines.
  • Les technologiques sousperforment (scénario central surperformance).
  • Le rendement du T-Bond monte à 3% (scénario central 2,2%). Les actions peuvent s'en sortir avec un niveau de 2,5 à 3%, mais à 2,5%, le marché immobilier commence à piquer du nez. A 3%, le coût du financement des entreprises pose problème, la prime de risque sur les actions est attaquée et les rachats d'actions perdent de leur intérêt alors qu'ils ont alimenté la progression des résultats depuis 2012. Au niveau sectoriel, cette situation est positive pour les banques, les cycliques et les petites capitalisations.
  • Le spread de crédit s'écarte considérablement (scénario central statu quo). Les secteurs les plus endettés sousperforment.

Dans une autre étude publiée ce jour, la banque suisse dresse aussi la liste des actions qui devraient connaître un "point d'inflexion" ou un catalyseur particulier cette année. Il peut s'agir de fusions & acquisitions, de cessions, de restructuration, de retournement industriel, de changement de modèle économique, de retour de cash aux actionnaires… Bref, de tout ce qui pourrait sortir de l'ordinaire. Parmi ces 16 acteurs, 14 sont suivis à surperformance (Anheuser-Busch Inbev, ArcelorMittal, AP Moller Maersk, Asos, AXA, Coca-Cola HBC, Clariant, ISS, Novo Nordisk, Sanofi, TakeAway.com, Telefonica, Unicredit and Unilever) et 2 à sous-performance (Hargreaves Lansdown et Metso).

En ce qui concerne les Françaises ou apparentées, Crédit Suisse joue ArcelorMittal pour son programme d'amélioration et la stabilisation des prix du marché. AXA pour la finalisation du programme de transformation en assureur-dommages. Et Sanofi pour l'arrivée du nouveau directeur général.