Christine Lejoux,

Agefi-Dow Jones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe d'informatique IBM a donné jeudi soir le coup d'envoi des publications de résultats trimestriels dans le secteur technologique aux Etats-Unis. Une saison qui, à la faveur de la révolution numérique, devrait une nouvelle fois s'avérer de grande qualité : des 11 industries répertoriées au sein de l'indice S&P 500, les technologies de l'information devraient afficher la troisième plus forte hausse sectorielle des bénéfices, avec une progression estimée à 15,9% pour le quatrième trimestre 2017, selon le consensus établi par FactSet.

En outre, d'après le fournisseur de donnés financières, sur les 35 sociétés du S&P 500 qui ont rehaussé leurs objectifs de résultats pour les trois derniers mois de 2017, 18 sont issues du secteur technologique. Mieux, leur optimisme tient en partie à des perspectives d'activité encore meilleures que prévu.

Le fabricant de semi-conducteurs Intel (>> Intel Corporation), qui dévoilera ses comptes jeudi prochain, avait invoqué le 26 octobre "une hausse des prévisions dans l'activité de PC et la poursuite de la bonne dynamique dans les puces-mémoire" afin d'expliquer le relèvement de ses objectifs de chiffre d'affaires et de résultats pour 2017. Toujours dans l'industrie des semi-conducteurs, AMD avait fait état le 24 octobre d'une "accélération" de son activité, alors que le quatrième trimestre s'avère traditionnellement plus faible que le troisième.

Grâce à leurs prévisions de bénéfices engageantes, les valeurs technologiques américaines sont moins onéreuses que leur envolée boursière pourrait le laisser penser. Tiré, déjà, par de très bons résultats trimestre après trimestre, le sous-indice S&P 500 des technologies de l'information a bondi de 40,2% au cours des douze derniers mois. Cette performance est encore meilleure que la progression de 22,8% du S&P 500.

Pas de bulle à l'horizon sur le secteur

Pour autant, le S&P 500 des technologies de l'information se paie "seulement" 19,5 fois les profits estimés pour les 12 prochains mois, contre un multiple de 18,4 pour le S&P 500. "Le secteur est cher, mais pas de façon anormale par rapport au marché, et sa valorisation est bien loin de son niveau de 2000 (avant l'éclatement de la bulle internet)", estime Jeanne Asseraf-Bitton, responsable de la recherche "cross asset" chez Lyxor Asset Management.

"Les sociétés technologiques présentaient déjà des valorisations raisonnables après la publication de leurs robustes résultats du troisième trimestre. La rotation sectorielle de la mi-novembre les a rendues encore meilleur marché", observent de leur côté les analystes de Zacks Investment Research, en référence au mouvement de vente survenu fin 2017 sur les valeurs technologiques américaines.

"Il ne s'agit pas d'une bulle mais le secteur technologique étant l'un des mieux valorisés aux Etats-Unis, il figure parmi les plus susceptibles de pâtir d'une correction", nuance à cet égard Andréa Tuéni, analyste chez Saxo Banque. Le réseau social Facebook (>> Facebook) en a fait l'expérience le 12 janvier, avec un plongeon de 4,5% de son cours de Bourse, après avoir dévoilé une refonte de son fil d'informations qui génère des craintes sur ses futurs revenus publicitaires.

Une leçon à méditer pour tous les FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix, Google) : leur poids à Wall Street est devenu tel que leurs annonces peuvent être lourdes de conséquences pour l'ensemble du marché.

-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; clejoux@agefi.fr ed : ECH

Valeurs citées dans l'article : Intel Corporation, Facebook