CPR AM estime que les écarts de rémunération constituent un nouveau risque financier
Savoir où se trouvent les limites acceptables en termes d'écarts de rémunération fait débat depuis très longtemps. Les normes sociales dépendent évidemment des sociétés et des époques.
Pour rappel, en 2018, la rémunération des PDG des 350 plus grandes entreprises américaines représentait en moyenne 278 la rémunération de l'employé moyen alors que ce ratio était inférieur à 100 avant les années 1990.
L'écart grandissant entre les rémunérations des dirigeants d'entreprise et celles de leurs employés, en particulier dans les très grandes entreprises, a été régulièrement montré du doigt comme l'un des symboles de la montée des inégalités économiques dans les pays développés.
A la suite de la crise financière de 2008 et pour satisfaire les demandes de davantage de transparence, le Congrès américain a passé en 2010 la loi Dodd-Frank Act, qui exigeait des sociétés cotées qu'elles publient chaque année la rémunération du PDG, la rémunération médiane des employés du groupe hors-PDG et le ratio de ces deux chiffres (connu sous le nom de CEO pay ratio). Après plusieurs années de consultations et de travaux menés à la SEC (Securities and Exchange Commission), cette loi est finalement entrée en application à partir de l'année fiscale 2018. Pour cette année-là, Tesla était la société du S&P500 avec le CEO pay ratio le plus élevé (40668).
Le fait que la publication du CEO pay ratio soit désormais obligatoire pour les sociétés cotées américaines peut faciliter la prise de décisions politiques ayant pour objectif de contrecarrer directement la hausse des inégalités de revenus.