Le marché a même revu ses prévisions à la baisse à la suite du virage monétaire opéré par la Réserve fédérale face aux signes de ralentissement de la première économie mondiale et de la baisse consécutive des rendements des emprunts du Trésor à dix ans.

Les bénéfices des banques du S&P 500 devraient avoir augmenté de 2,3% au premier trimestre alors que les analystes attendaient il y a encore six mois une progression de 8,2%, selon les données Refinitiv.

La Réserve fédérale a laissé entendre en mars qu'elle ne relèverait pas ses taux cette année, dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale et de dégradation de certains indicateurs économiques aux Etats-Unis.

Ce ralentissement a également pesé sur le rendement à 10 ans des Treasuries, qui a atteint son plus bas niveau en 15 mois au premier trimestre.

Avec une progression boursière de 7,9% sur les trois premiers mois de l'année, le compartiment des valeurs financières du S&P 500 a sous-performé l'indice de référence des 500 plus grandes sociétés cotées à Wall Street, qui a pris pour sa part 13,1%.

La fermeture partielle des administrations fédérales en janvier et la baisse attendue des revenus de trading ont aussi incité les analystes à réduire les estimations des bénéfices des banques au premier trimestre.

Dans une note de KBW datée du 3 avril, l'analyste Brian Kleinhanzl estime que les revenus moyens provenant du trading actions et de l'activité taux fixes et devises des banques américaines ont chuté de 15% sur un an au cours du premier trimestre.

En Europe, les regards seront tournés vers les activités de marché où les banques ont enregistré en fin d'année dernière des pertes ou de fortes baisses de leurs revenus.

Mais la banque suisse UBS a d'ores et déjà prévenu que l'environnement de marché était resté particulièrement difficile au premier trimestre.

De nombreux établissements européens restructurent leur banque d'investissement pour y réduire les coûts et renforcer leur rentabilité à l'image de la Société générale qui a annoncé un projet de suppression de 1.600 postes.

Alors que les banques allemandes Deutsche Bank et Commerzbank - cette dernière semblant intéresser également l'italienne Unicredit - discutent d'un rapprochement, les régulateurs considèrent que les fusions bancaires sont un moyen efficace pour réduire les coûts.

(Service Entreprises)