Tokyo (awp/afp) - La firme japonaise de boissons Asahi Group a relevé jeudi ses prévisions annuelles après un bond de son bénéfice net de 41% au premier semestre, grâce à l'apport d'actifs récemment achetés en Europe centrale et de l'Est.

Son rival Kirin a lui aussi revu positivement ses estimations pour l'ensemble de 2017 après un gain exceptionnel résultant de la vente de ses activités brésiliennes au brasseur néerlandais Heineken.

Asahi escompte désormais un résultat net de 110 milliards de yens (846 millions au cours actuel) cette année, soit une hausse de 23,3% par rapport à 2016, au lieu de 96 milliards attendus précédemment.

Le bénéfice d'exploitation devrait quant à lui s'élever de 22% à 167,3 milliards de yens, à comparer à une estimation initiale de 146 milliards, sur un chiffre d'affaires de 2.030 milliards de yens (+19%), au lieu de 1.820 milliards.

Asahi explique cette révision par l'intégration dans ses comptes des activités acquises en République tchèque (marque Pilsner Urquell), ainsi qu'en Slovaquie, en Pologne, en Hongrie et en Roumanie.

Le britannique SABMiller les lui a cédées dans le cadre de sa fusion avec AB InBev, numéro un mondial de la bière, pour un montant de 7,3 milliards d'euros.

Auparavant, Asahi s'était emparé d'un précédent lot de SABMiller, comprenant la marque italienne Peroni, la néerlandaise Grolsch et la britannique Meantime, pour 2,55 milliards d'euros.

Le groupe japonais cite également "des progrès dans les réductions de coûts et une plus grande efficacité" opérationnelle.

Sur la période de janvier à juin, Asahi a affiché des résultats en forte progression: +41% pour le bénéfice net à 43,3 milliards de yens et +34% à 70,7 milliards de yens pour le gain d'exploitation.

- Du Brésil à l'Asie -

Son chiffre d'affaires a par ailleurs augmenté de 20,4% à 937,4 milliards de yens.

Les recettes du groupe ont avancé de 2,6% au Japon, se partageant entre des boissons alcoolisées qui ont fait du surplace sur fond de contraction du marché de la bière, des breuvages autres plutôt bien portants (+5,3%) et l'alimentation (+4%).

Les ventes à l'étranger, qui avaient été affectées l'an dernier par le renforcement du yen, ont quant à elles plus que doublé grâce aux acquisitions réalisées en Europe.

Du côté de Kirin, le chiffre d'affaires total a reculé de 4,6% à 961,7 milliards de yens au premier semestre, mais les profits ont augmenté, à la fois du fait d'une amélioration de la rentabilité dans l'activité des boissons au Japon et dans les branches pharmaceutique et de produits biochimiques, et de la cession de la filiale Brasil Kirin et d'autres actifs au Japon.

Le bénéfice net a ainsi été multiplié par 2,5 pour atteindre 83,4 milliards de yens, tandis que le bénéfice d'exploitation a augmenté de 35,7% à 79,8 milliards.

A l'issue de l'année calendaire 2017, Kirin vise désormais un résultat net de 114 milliards (-3,5% sur un an), au lieu de 112 millions pronostiqués auparavant, et un résultat opérationnel de 152 milliards (+7%), au lieu de 146 milliards.

Les recettes annuelles devraient en revanche être légèrement inférieures à l'évaluation antérieure qui avait déjà été abaissée, à 1.970 milliards de yens (-5%).

Après l'échec de son aventure brésilienne, Kirin a décidé de renforcer sa présence en Asie du sud-est (Birmanie, Vietnam notamment), où les ventes de bière sont en expansion.

Les groupes japonais de boissons et d'alimentation cherchent à étendre leurs activités à l'extérieur pour compenser la baisse prévue de la consommation dans un Japon vieillissant.

afp/rp