Bruxelles (awp/afp) - La Commission européenne a confirmé jeudi ses soupçons sur les pratiques du brasseur belgo-brésilien AB InBev sur le marché belge, qu'elle juge anticoncurrentielles.

Elle estime "à titre préliminaire", que l'entreprise a "abusé de sa position dominante sur le marché belge de la bière en empêchant l'importation de ses bières Jupiler et Leffe en Belgique à partir des Pays-Bas et de la France, où ces produits sont moins chers", selon un communiqué.

Elle a donc adressé jeudi à AB InBev une "communication des griefs", sorte d'acte d'accusation dans le jargon bruxellois, une étape formelle qui permettra à l'entreprise de répondre à ces critiques.

"Les consommateurs belges ont sans doute dû payer plus cher pour acheter leurs bières favorites", a remarqué la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager, citée dans le communiqué.

Selon la Commission, AB InBev, plus grand brasseur du monde, "vend ses produits Jupiler et Leffe" en France et aux Pays-Bas "à des prix inférieurs à ceux qui sont pratiqués en Belgique, en raison de la concurrence plus forte que connaissent ces marchés".

Or, selon la Commission, l'entreprise a délibérément "modifié l'emballage de ses canettes de bière" dans ces deux pays "pour rendre ces produits plus difficiles à vendre en Belgique", par exemple en retirant "le texte français de ses canettes aux Pays-Bas et le texte néerlandais de ses canettes en France".

Elle aurait aussi "limité l'accès des détaillants néerlandais à des produits et/ou à des promotions Jupiler incontournables afin de les empêcher d'acheminer des produits brassicoles moins chers vers la Belgique".

Basé à Louvain, en Belgique, AB InBev a conclu en 2016 une mégafusion avec son ancien concurrent SABMiller, pour devenir le numéro un mondial de la bière.

afp/rp