Safran s’adjuge la première place du CAC 40, à la faveur d’un gain de 6,55% à 139,90 euros, dans le sillage de résultats semestriels supérieurs aux attentes. Ces derniers ont permis à l'équipementier pour l'aérospatiale et la défense de relever ses objectifs annuels (jugés prudents par les investisseurs en février dernier) et de reléguer au second plan l’épine dans le pied que représente le dossier Boeing.

Dans le détail, Safran a dégagé un résultat net ajusté (part du groupe) de 1,353 milliard d'euros lors de son premier semestre 2019 (+45,2%), là où le consensus visait 1,089 milliard.

De son côté, le résultat opérationnel courant ajusté ressort à 1,883 milliard d'euros (+35,9%), contre une prévision moyenne des analystes de 1,673 milliard. Il en découle une marge de 15,6% (+1 point) qui surpasse les attentes du marché (13,8%) et progresse dans tous les secteurs.

Quant à lui, le chiffre d'affaires s'est élevé à 12,102 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année, en progression de 27,3% en publié et de 14,2% en organique.

En parallèle, la montée en cadence de la production de moteurs LEAP se poursuit avec la livraison de 861 unités au 1er semestre 2019, contre 438 à la même période de 2018. L'objectif est d'en produire environ 1 800 cette année.

" Les résultats du 1er semestre confirment la croissance dynamique observée au 1er trimestre, comme en témoigne la progression très forte du chiffre d'affaires et de la rentabilité de toutes les divisions, supérieure aux perspectives initiales de l'année ", a commenté Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran.

" L'impact de l'immobilisation du 737MAX sur le cash flow de Safran est une question de timing et devrait s'inverser au cours des prochains trimestres ", a ajouté le dirigeant.

A ce sujet, Safran a révisé l'impact négatif estimé sur son cash-flow libre à environ 300 millions d'euros par trimestre (contre -200 millions auparavant) à partir du 30 juin.

Compte tenu de ce solide premier semestre, Safran a relevé ses objectifs annuels. Ainsi, le groupe table désormais sur une croissance du chiffre d'affaires ajusté d'environ 15% (contre de +7% à +9% auparavant) et sur un résultat opérationnel courant ajusté en hausse de plus de 20% (contre de +10% à +12% précédemment).

Enfin, Safran a engagé le processus de sélection pour trouver un successeur au directeur général, dont le mandat est toutefois prolongé d'un an (2020) pour permettre " une transition fluide et ordonnée ".

Au vu de cette publication, Goldman Sachs a réitéré son opinion Neutre sur le titre Safran, ainsi que son objectif de cours de 143 euros. Si le broker américain reconnaît la qualité des résultats, il note toutefois que plusieurs risques pèsent sur le groupe, notamment de nouveaux retards dans la certification du 737MAX, des performances moins bonnes que prévu au niveau des sièges et des cabines ou encore une réduction des dépenses de défense en France.