Paris (awp/afp) - Le groupe de matériaux de construction Saint-Gobain est passé dans le rouge au premier semestre, avec une perte nette de 434 millions d'euros, pénalisé par des dépréciations d'actifs au Royaume Uni, alors que le chiffre d'affaires semestriel est en recul de 18,1% à 17,8 milliards d'euros.

La crise sanitaire a fortement pesé sur le groupe sur les mois d'avril et mai, mais l'activité de Saint-Gobain a rebondi en juin, laissant prévoir un "bon troisième trimestre", a dit le PDG Pierre-André de Chalendar, lors d'une conférence téléphonique.

La pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement se sont traduites par un recul d'activité de 60% en avril, qui a marqué un point bas. Le mois de mai n'était plus en recul que de 20%, et les ventes sont remontées en juin (+3,7% en comparable), a détaillé le PDG.

"Juillet s'annonce dans la lignée de juin, voire meilleur" et "on s'attend à un bon mois d'août", a-t-il ajouté.

Sur cette lancée, le groupe table sur un bon troisième trimestre, mais M. de Chalendar a jugé le quatrième trimestre "très incertain" par manque de visibilité.

"A court terme, je suis optimiste", a-t-il dit, estimant notamment que "la rénovation allait être porteuse", alors que ce secteur représente plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe. "On est plus optimiste sur le secteur de la construction que sur nos marchés industriels", a-t-il ajouté.

Au total, le PDG estime que dans la deuxième moitié de l'année, "ce sera beaucoup mieux qu'au premier semestre 2020".

Au-delà, Pierre-André de Chalendar pense que le moyen terme sera "très bon pour Saint-Gobain", notamment en raison des perspectives des plans de relance et de la "relance verte", avec des programmes de rénovation des bâtiments pour lesquels le groupe a développé des gammes de produits.

"Le Saint-Gobain post-Covid aura un profil de croissance supérieur au Saint-Gobain pré-Covid", a-t-il résumé d'une formule.

Dans le détail, les ventes du deuxième trimestre reculent de 25,6% à 8,4 milliards d'euros (-19,2% à périmètre et changes constants). Sur les six premiers mois, les ventes sont en baisse de 12,3% en comparable.

La perte nette de 434 millions d'euros, est très largement due à des dépréciations d'actifs incorporels dans la distribution, au Royaume-Uni. Au total, les dépréciations d'actifs et impacts liés aux cessions s'élèvent à 754 millions d'euros.

Le résultat net courant (hors éléments exceptionnels), mis en avant par le groupe, s'établit à 272 millions d'euros, contre 944 millions un an auparavant, soit une baisse de 71%.

En lien avec la chute des volumes, le résultat opérationnel du semestre est presque divisé par deux à 827 millions d'euros, et l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) baisse de 32% à 1,6 milliard d'euros.

Le groupe a enregistré une forte croissance de sa génération de liquidité (free cash-flow) à 1,7 milliard d'euros, multiplié par presque 2,5. La dette nette a suivi avec une réduction de 3 milliards d'euros à 9,8 milliards à la fin juin.

Parmi les divisions du groupe, c'est la région Amériques qui a le mieux résisté sur le semestre écoulé avec une baisse des ventes limitée à 6,5% en comparable, tandis que la pôle des Solutions de Haute Performance reculait de 18% toujours en comparable.

afp/rp