SÉOUL (awp/afp) - La Corée du Nord a vivement critiqué vendredi le Japon après le durcissement des conditions de certaines exportations contre Séoul, sur fond de querelle diplomatique ancienne, accusant Tokyo de fragiliser la paix dans la péninsule coréenne.

Le Japon "essaye de détruire le mouvement vers la paix dans la péninsule coréenne en mettant la pression sur la Corée du Sud à travers ces restrictions", a déclaré vendredi soir l'agence officielle nord-coréenne KCNA, qualifiant au passage le Japon d'"ennemi juré".

Ces restrictions, mises en place début juillet, concernent des produits chimiques vitaux pour la fabrication des puces et écrans de smartphones dont se servent les géants technologiques sud-coréens comme Samsung. Elles suscitent des inquiétudes sur l'éventualité d'une hausse des prix pour les consommateurs.

Ces mesures découlent d'une querelle ancienne sur le travail forcé auquel ont été soumis les Coréens par le colonisateur japonais pendant la Seconde guerre mondiale, ravivée récemment par une décision de justice sud-coréenne perçue comme un affront par Tokyo.

"Le préjudice humain, physique et émmotionnel causé au peuple coréen (pendant la période coloniale) ne pourrait être compensé même si le peuple japonais tout entier se sacrifiait," a ajouté KCNA.

Plus tôt dans la journée, un septuagénaire sud-coréen s'était immolé par le feu dans sa voiture devant l'ambassade du Japon à Séoul, la presse locale rapportant que son beau-père avait été victime de travail forcé sous la férule japonaise pendant la Seconde guerre mondiale.

Dans la foulée, le président américain Donald Trump s'était dit prêt à apporter son aide pour résoudre le différend diplomatique et commercial entre la Corée du Sud et le Japon. "S'ils ont besoin de moi, je suis là", a-t-il déclaré.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a toujours défendu le dialogue avec le Nord, même si Pyongyang avise régulièrement son voisin du Sud de ne pas "interférer" dans ses négociations sur le nucléaire avec Washington.

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