Le deuxième constructeur automobile japonais, partenaire de Renault, a dit lundi que GSR n'avait pas les fonds nécessaires pour réaliser cet achat. L'opération n'a pu être bouclée à l'échéance du 29 juin, a dit Nissan, mettant fin à une procédure qui a été prolongée plusieurs fois depuis son annonce il y a près d'un an.

Un porte-parole de Nissan a déclaré que la société avait toujours l'intention de vendre sa division mais a refusé de dire si GSR était encore un acheteur potentiel.

GSR, qui s'est engagé cette année à dépenser des centaines de millions de dollars dans des coentreprises de batteries pour l'automobile dans des pays comme la Suède et Turquie, a refusé de commenter.

Le durcissement des règles internationales en matière d'émissions polluantes a amené les grands constructeurs et équipementiers automobiles à prendre le virage du véhicule "propre" et à accélerer notamment le développement des batteries lithium-ion, un composant indispensable sur de telles voitures. Le secteur attire également les investisseurs.

En août 2017, Nissan avait annoncé son intention de céder sa division de batteries Automotive Energy Supply Corp (AESC), qui exploite des usines aux Etats-Unis, en Angleterre et au Japon, à GSR Capital pour un montant non divulgué. Une source directement informée du dossier avait alors indiqué un prix convenu d'un milliard de dollars.

Le constructeur automobile japonais veut céder AESC car il recherches d'autres sources pour se fournir en batteries lithium haute performance et à faible coût. Son associé Renault se fournit par exemple auprès du sud-coréen LG Chem.

Nissan détient une participation de 51% dans AESC, qui avait suscité l'intérêt de Panasonic entre autres, ont dit à Reuters des sources.

Le marché des batteries pour automobile est dominé par Panasonic, fournisseur de Tesla, les sud-coréens LG Chem et Samsung Electronics, ainsi que le chinois CATL.

Mais Yoshio Ito, responsable de la division automobile de Panasonic, a déclaré lundi à la presse que le rachat des équipements et des usines d'un autre fabricant présentait un intérêt très réduit. "Nous ne sommes pas pour le moment intéressés par l'acquisition d'un fabricant de batteries déjà en place", a-t-il dit.

Certains analystes estiment que la vente d'AESC pourrait s'avérer difficile car la société fait appel dans ses batteries à l'oxyde de manganèse, qui est certes moins cher à produire mais offre des performances inférieures à d'autres technologies.

Panasonic utilise un composé chimique à base de nickel, de cobalt et d'aluminium, tandis que LG Chem emploie du nickel, du cobalt et du manganèse.

"AESC n'a pas été en mesure d'accroître la performance de ses batteries au niveau qu'il espérait", a déclaré Yasuo Imanaka, analyste chez Rakuten Securities.

(Naomi Tajitsu et Thomas Wilson, Juliette Rouillon et Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)