Lotte Group, le cinquième conglomérat sud-coréen par la taille, avait annoncé l'an dernier son intention de mettre en Bourse Hotel Lotte afin de simplifier sa structure sur fond de succession difficile du fondateur Shin Kyuk-ho, âgé de 93 ans.

Hotel Lotte est propriétaire entre autres du Lotte New York Palace, acquis l'an dernier pour 805 millions de dollars, mais il a pour principal actif sa chaîne de magasins de duty-free, la quatrième du monde, qui a représenté au premier trimestre 86% de son chiffre d'affaires.

Selon des sources, le projet d'IPO prévoit de proposer aux investisseurs 13,65 millions d'actions mises en vente par les actionnaires actuels et 34,2 millions d'actions nouvelles, soit respectivement 10% et 25% du capital après la cotation.

La fourchette indicative de prix a été fixée à 97.000-120.000 wons par action, ce qui permettra de lever au total entre 4.700 milliards et 5.700 milliards de wons.

Ce montant devrait en faire la plus importante IPO de l'histoire en Corée du Sud, devant celle de Samsung Life Insurance qui avait totalisé 4.900 milliards de wons en 2010. Ce sera aussi la plus importante introduction en Bourse dans le monde depuis celle de 5,7 milliards de dollars de Japan Post Holdings en octobre 2015.

Samsung Biologics, dans la pharmacie, et le fabricant d'équipements pour le BTP Doosan Bobcat devraient également animer cette année le marché primaire sud-coréen qui profite à la fois de la hausse du marché boursier et des restructurations en cours dans les grands conglomérats -- les chaebols -- qui dominent la quatrième économie d'Asie.

La réorganisation de Lotte fait suite à des tensions au sein de la famille de Shin Kyuk-ho. Son fils cadet Shin Dong-bin, à la tête des sociétés qui sont les principaux actionnaires de Hotel Lotte, a pris de facto le contrôle du groupe en août dernier avec le soutien d'une holding basée au Japon.

Sa prise de pouvoir est contestée en justice par son frère aîné Shin Dong-joo.

(Lee Chang-ho et Joyce Lee, avec la contribution d'Elzio Barrreto à Hong Kong, Véronique Tison pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)