Eli Lilly va débourser 8 milliards de dollars (235 USD par action) pour s'offrir Loxo Oncology, un laboratoire dont le pipeline contient principalement Loxo-292, qui pourrait arriver sur le marché en 2020 et Loxo-305, actuellement en phase I/II. La société commercialise déjà avec Bayer le Vitravki et dispose d'un second inhibiteur TRK testé avec l'Allemand, qui pourrait aboutir à un traitement vendu en 2022. L'offre représente une prime de 68% sur le dernier cours coté. Le conseil d'administration de Loxo appuie le projet.
 
Vendredi, Bristol-Myers Squibb avait annoncé une offre concertée sur Celgene, libellée à 74 milliards de dollars. "La transaction pose la question d'une nouvelle vague de fusions et acquisitions attendue de longue date, même si la chute de -13% de l'action BMS après l'annonce risque de pousser les prédateurs à la réflexion", s'amusait durant le weekend Jefferies, avant que l'opération Loxo ne soit annoncée. Le bureau d'études s'attend à voir davantage de transactions sur les petites et moyennes valeurs que sur les grosses. La semaine dernière, les noms d'Incyte et d'Alexion avaient circulé comme valeurs moyennes cibles, mais pas celui de Loxo. Au sein des grosses valeurs, les deux noms habituellement cités sont ressortis du chapeau, AstraZeneca et Gilead.
 
Ces dix dernières années, plusieurs transactions de grande ampleur ont eu lieu. Une première phase (2008/2010) avait démarré lors de la crise des subprimes, notamment les rachats de Wyeth par Pfizer, de Schering par Merck, de Genentech par Roche ou de Genzyme par Sanofi. Plus récemment, Shire avait racheté Baxalta (2016), avant d'être croqué par Takeda (en cours), tandis que Johnson & Johnson avait jeté son dévolu sur Actelion (2017). Toutes ces opérations se situaient dans la fourchette 22 à 80 milliards de dollars. Il faut aussi noter que plusieurs tentatives de mariages géants ont échoué ces dernières années (Pfizer / Allergan, Pfizer / AstraZeneca...).  Quoi qu'il en soit, 2019 démarre sur les chapeaux de roues pour la pharma.