Deux contre un. Sanofi est confronté à deux mauvaises nouvelles pour une bonne. En Bourse, le titre est quasi-stable (+0,08% à 74,88 euros) dans un marché haussier. Côté mauvaises nouvelles, le laboratoire français a mis fin au développement clinique de son vaccin expérimental destiné à traiter l'infection à Clostridium difficile, une bactérie qui se propage principalement dans les hôpitaux et provoque diarrhées et colites. Une analyse intermédiaire a en effet conclu que la probabilité de succès de l'étude était faible.

Dans une note publiée ce matin, Bryan Garnier a relativisé l'importance de cet abandon, rappelant qu'une telle vaccination aurait touché une population sans doute restreinte. Le broker tablait sur un pic des ventes pour ce vaccin à 300 millions d'euros, soit 6,5% du chiffre d'affaires de la branche vaccins en 2016.

Plus embêtant a révélé Reuters ce matin, les Philippines ont annoncé l'ouverture d'une enquête sur la vaccination de plus de 730 000 enfants contre la dengue après une mise en garde de Sanofi selon laquelle son vaccin, le Dengvaxia, pourrait aggraver la maladie dans certains cas.

Une organisation non-gouvernementale a évoqué le décès de trois enfants qui avaient été vaccinés contre la dengue en avril 2016, au moment du vaste programme de vaccination lancé par le groupe français. Sanofi a assuré pour sa part qu'aucun décès n'a été signalé dans le cadre de ce programme. Un porte-parole du gouvernement philippin a, lui, indiqué qu'aucun cas de grave infection par la dengue n'avait été signalé à la suite du programme. Cet après-midi, l'OMS a annoncé son intention de mener une enquête approfondie sur le vaccin.

A l'heure actuelle, aucune estimation du risque juridique pesant sur Sanofi n'a été dévoilée. A l'image de Credit Suisse jeudi dernier, Bryan Garnier a abaissé sa prévision de ventes du Dengvaxia. Il table désormais sur un pic des ventes de 100 millions d'euros contre 600 millions auparavant.
Pour mémoire, Sanofi avait prévenu jeudi qu'il comptabilisera dans ses résultats du quatrième trimestre une charge exceptionnelle d'environ 100 millions d'euros sur le Dengvaxia. En dépit de cet impact, le laboratoire a confirmé ses perspectives annoncées le 2 novembre d'un bénéfice par action des activités globalement stable à taux de change constants en 2017 par rapport à 2016, sauf événements majeurs défavorables imprévus.

Côté bonne nouvelle, l'insuline Glargine Toujeo a atteint l'objectif principal d'une étude comparative directe avec l'insuline Dégludec. Toujeo est censé remplacer le Lantus, tombé l'an dernier dans le domaine public après avoir été l'insuline la plus vendue au monde. Mais, le médicament semble avoir du mal à convaincre. Au troisième trimestre, ses ventes ont grimpé de 23,4% à 198 millions d'euros, contre 1,1 milliard pour le Lantus, pourtant concurrencé par des génériques.