La Dépakine continue de tourmenter Sanofi, qui abandonne 1,19% à 79,74 euros. Un peu plus de deux semaines après la publication d'une étude confirmant l’ampleur des dégâts causés par ce traitement contre l'épilepsie, le groupe pharmaceutique français a reconnu aujourd'hui que l'usine qui produit la Dépakine, à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), rejetait dans l'atmosphère des quantités de substances dangereuses très supérieures aux limites autorisées.

Ces rejets (principalement du bromopropane) "se sont révélés supérieurs aux concentrations autorisées par l'arrêté préfectoral d'exploitation applicable au site", a reconnu Sanofi dans un communiqué.

Le laboratoire a précisé qu'un plan d'actions avait été engagé avec une unité de collecte et de traitement des rejets afin de les réduire "significativement". "Cette unité est en cours de démarrage", a-t-il indiqué.

Sanofi a assuré toutefois que, selon une étude d'impact sanitaire demandée à un organisme indépendant et dont le nom n'a pas été rendu public, "les populations ne sont pas exposées à des niveaux supérieurs aux seuils fixés par la réglementation française".

Le groupe a été accusé par l'association France Nature Environnement (FNE) de rejeter "des matières dangereuses à des taux astronomiques" dans son usine de Mourenx qui fabrique la Dépakine, un médicament anti-épileptique.

Un rapport d'inspection d'avril auquel Le Monde a eu accès révèle notamment que le bromopropane, qui entre dans la composition du valproate de sodium, le principe actif de la Dépakine, a été mesuré jusqu'à 190 000 fois la norme avec un rejet en mars à plus de 380 000 mg/m3 alors que la valeur limite d'émission est de 2mg/m3. Or, le bromopropane est une substance inodore mais classée comme cancérigène mutagène et avec des effets susceptibles d'altérer la fécondité.

Un porte-parole de Sanofi a précisé que l'usine serait fermée d'ici à la fin de la semaine et jusqu'à la mi-août pour des travaux de maintenance approfondie.