Paris (awp/afp) - Le prestataire allemand de recherche pharmaceutique Evotec a annoncé lundi un accord final avec Sanofi en vue de reprendre la plateforme de recherche et développement du groupe français dans les maladies infectieuses, hors vaccins.

L'accord final reprend les termes déjà mentionnés lors de l'annonce de négociations exclusives entre les deux groupes le 8 mars: un transfert de 100 salariés de Sanofi à Evotec, un paiement initial de 60 millions d'euros de Sanofi pour cofinancer l'activité de la plateforme, et le maintien de celle-ci à Lyon.

Interrogés par l'AFP, Sanofi comme Evotec ont aussi confirmé lundi que leur accord prévoyait une garantie de maintien des emplois pendant 5 ans, et que le groupe allemand, "conscient du caractère unique de l'écosystème scientifique et médical dans la région de Lyon", entendait y demeurer.

"Sanofi attribuera à Evotec plus de dix projets de recherche-développement dans les maladies infectieuses", mais le géant pharmaceutique français "conservera certains droits d'options sur le développement, la fabrication et la commercialisation des produits anti-infectieux issus des actifs placés sous licence", rappelle aussi le groupe allemand dans son communiqué.

Au total, la plateforme comprendra 180 scientifiques et Evotec se concentrera dans un premier temps sur la résistance aux antimicrobiens (antibiorésistance) et les infections causées par des "super-bactéries", la tuberculose et la malaria ainsi que sur la création de nouvelles thérapies antivirales, est-il précisé.

Au-delà de son paiement initial, Sanofi doit apporter à Evotec des financements "significatifs et sur le long terme" pour permettre le développement des projets de la plateforme.

La décision de sous-traiter la recherche anti-infectieuse avait été très mal accueillie par les syndicats du groupe français. En 2015, Sanofi avait en effet déjà cédé des activités de recherche de Toulouse à Evotec et avait promis à l'époque à ses chercheurs en maladies infectieuses de les regrouper dans un "pôle d'excellence" dans ce domaine sur son site de Marcy-L'Etoile près de Lyon. Pour finalement sous-traiter cette activité trois ans plus tard.

Dans une lettre adressée fin mai au directeur général du groupe Olivier Brandicourt, les salariés de l'unité maladies anti-infectieuses de Marcy-L'Etoile avaient fait part de leur "frustration et colère" face à une décision "à caractère inattendu, brutal et incompréhensible", créant "les pires conditions pour garantir le succès de ce transfert d'activité".

La transaction entre Sanofi et Evotec doit être finalisée dans les prochaines semaines, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires en France.

afp/rp