Paris (awp/afp) - Le géant pharmaceutique français Sanofi a accusé une perte nette de 87 millions d'euros au deuxième trimestre, où il a dû passer une dépréciation massive pour un de ses traitements contre l'hémophilie, l'Eloctate, dont les ventes sont moins bonnes qu'espéré.

Cette perte est liée à diverses charges d'amortissement, notamment à une dépréciation de 1,84 milliard d'euros principalement liée à Eloctate, explique un communiqué du groupe, qui avait réalisé un bénéfice de 762 millions d'euros à la même période l'an dernier.

La dépréciation de ce traitement contre l'hémophilie est dû à "la performance des ventes aux Etats-Unis" (-11% à périmètre constant) ainsi qu'à "la révision des estimations des ventes futures", précise-t-il.

Sanofi avait mis la main sur ce traitement en rachetant la biotech américaine Bioverativ, dont il avait annoncé l'acquisition début 2018 pour 11,6 milliards de dollars.

Le chiffre d'affaires est ressorti à 8,63 milliards d'euros, en hausse de 5,5% (ou 5,8% à taux de change et périmètre constants), un chiffre légèrement supérieur au consensus d'analystes de Factset (8,58 milliards d'euros).

"Sanofi poursuit sa phase de croissance et enregistre une solide performance opérationnelle au deuxième trimestre", a commenté le directeur général Olivier Brandicourt, cité dans le communiqué.

Cette performance a notamment été "soutenue par la progression de Dupixent, avec son adoption rapide dans la dermatite atopique et l'asthme sur le marché américain", a-t-il ajouté.

Dans le détail, les ventes trimestrielles de Sanofi Genzyme, l'entité de médecine de spécialités du groupe, ont bondi de 21,8% à taux de changes constants, à 2,29 milliards d'euros.

Parmi ces ventes, celles de Dupixent, un médicament en immunologie, ont plus que doublé, atteignant 496 millions d'euros.

La division Sanofi Pasteur, dédiée aux vaccins, s'est également illustrée sur le trimestre. Les ventes se sont élevées de 24,7% à 1,02 milliard d'euros, une croissance en particulier soutenue par les vaccins pédiatriques.

Ces fers de lance ont permis de compenser le recul des ventes dans le diabète (-7% à 1,29 milliard d'euros) et les médicaments matures (-10% à 2,41 milliards d'euros).

"Nous sommes confiants dans les perspectives de croissance pour l'année", a également commenté M. Brandicourt.

Le groupe anticipe désormais une croissance de 5% du bénéfice net par action (BNPA) de ses activités à devises constantes, "sauf événements majeurs défavorables imprévus", soit le haut de la fourchette qu'il visait précédemment.

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