La nouvelle est survenue alors que SAP publiait une perte d’exploitation trimestrielle due à une charge de restructuration de ses personnels. Le groupe commence à intégrer sa dernière acquisition ambitieuse, le fabricant de logiciels Qualtrics.

SAP a annoncé qu'il souhaitait maintenant augmenter sa marge d'exploitation ajustée de 5 points de pourcentage d'ici à 2023, à mesure qu'il se développe dans le "cloud", où il vise une marge brute de 75%.

"Elliott soutient pleinement les initiatives annoncées aujourd'hui", ont déclaré les gérants Jesse Cohn et Jason Genrich dans un communiqué.

"Les actions de la société étaient clairement sous-évaluées par rapport à la croissance de son chiffre d'affaires, et l'annonce d'aujourd'hui jette les bases d'une création de valeur substantielle."

La part d'Elliott équivaut à environ 1% du capital de SAP. C'est le premier investissement du hedge fund dans une société allemande de technologie.

A la Bourse de Francfort, l'action SAP gagnait plus de 8% à 110,36 euros en milieu de journée, ce qui permettait à l'indice Stoxx Europe 600 des valeurs technologiques de grimper de 2% à son plus haut depuis juillet dernier.

"Nous vous donnerons un point (de pourcentage) par année d'ici à 2023 et je pense que nos actionnaires vont s'en trouver très très bien", a déclaré à Reuters le président du directoire de SAP, Bill McDermott.

Le groupe, qui a annoncé fin janvier une restructuration devant se traduire notamment par la perte de 4.400 emplois, fera le point avec les investisseurs à New York le 12 novembre.

Il devrait annoncer un programme de rachat d'actions sur plusieurs années dans la mesure où McDermott veut plus que doubler la capitalisation de l'entreprise à 300 milliards de dollars.

La perte d'exploitation du premier trimestre, de 136 millions d'euros, est pour l'essentiel la conséquence d'une charge de restructuration de 886 millions d'euros.

Ajusté de cet élément et d'autres éléments ponctuels, SAP a dégagé un bénéfice d'exploitation non IFRS en hausse de 13% à 1,467 milliard d'euros à taux de change constant, supérieur au consensus de 17 analystes.

Les marges de base ont également progressé: celle du "cloud" a augmenté de trois points, à 66,2%.

Doper les marges de l'informatique dématérialisée est le nouveau cheval de bataille d'une entreprise qui tire encore l'essentiel de ses revenus de licences logicielles et de la maintenance des serveurs de sa clientèle.

Au point que SAP a relevé sa prévision de croissance du bénéfice d'exploitation non IFRS cette année, à 9,5%-12,5% à taux de change constant, et il a aussi revu à la hausse celle de 2020.

(Douglas Busvine, Dominique Rodriguez et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoit van Overstraeten)