Moscou (awp/afp) - La première banque russe, Sberbank, a annoncé jeudi avoir enregistré un bénéfice net en baisse de 46,7% sur un an au premier trimestre, enregistrant les premiers effets de la crise mondiale provoquée par l'épidémie de coronavirus.

Entre janvier et mars, le groupe public a dégagé un bénéfice net de 120,5 milliards de roubles, soit 1,5 milliard d'euros au taux actuel.

Les revenus tirés des intérêts sur les emprunts, particulièrement touchés par la crise de 2014-2015 et qui ont, depuis, connu une reprise rapide, ont augmenté de 10,2% à 371,9 milliards de roubles.

Les revenus tirés des frais et commissions bancaires sont pour leur part en hausse de 22,9% sur un an à 126,4 milliards de roubles.

"Bien sûr, le Covid-19 a perturbé nos plans. Face à un degré élevé d'incertitude à l'échelle mondiale, nous avons opté pour des provisions significatives, qui ont exercé une pression sur le résultat financier du groupe", a indiqué dans un communiqué Alexander Morozov, vice-président du conseil d'administration.

"Nous allons à l'encontre de cette crise bien préparée en termes de liquidités, d'adéquation des fonds propres et, surtout, d'expérience de notre équipe", ajoute-t-il.

La banque, qui avait déjà bien résisté à la crise monétaire puis économique de 2014-2015, a effectué un retour en force en 2016, entérinant la santé retrouvée du secteur bancaire russe après la crise.

Mais le contexte s'est obscurci depuis 2018 et la volatilité du rouble provoquée par les sanctions américaines. La monnaie russe a de nouveau perdu un tiers de sa valeur face au dollar et à l'euro depuis le début de l'année, victime de la crise du marché pétrolier.

Le patron de Sberbank Guerman Gref a impulsé un virage numérique considérable pour son groupe à la réputation de mastodonte bureaucratique, qui s'emploie désormais activement à se développer au-delà des activités bancaires en devenant un acteur majeur de l'internet russe.

"La crise actuelle confirme une fois de plus le développement accru de solutions numériques et d'un éco-système de services, pour lesquelles la demande progresse rapidement", a ajouté M. Morozov.

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