Zurich (awp) - Le groupe Schindler a vu ses ventes progresser en 2018. La rentabilité s'est également améliorée et le bénéfice net a dépassé la barre du milliard de francs suisses. Malgré la hausse d'un quart des flux de liquidité et des prévisions optimistes pour l'exercice en cours, la rémunération des actionnaires restera inchangée.

Le chiffre d'affaires réalisé au cours de l'année écoulée a progressé de 6,9% par rapport à 2017 à 10,88 milliards de francs suisses. Exprimée en monnaies locales, la croissance a été de 6,6%, a précisé le constructeur lucernois d'ascenseurs et d'escaliers roulants jeudi dans un communiqué.

Les entrées de commandes sont ressorties à 11,67 milliards de francs suisses, soit 6,2% de mieux qu'un an plus tôt, dopées par la région Amériques et les grands projets. Au bouclement de l'exercice, le carnet d'ordres se montait à 8,62 milliards (+6,3%).

Sur le plan opérationnel, le bénéfice avant intérêts et impôts (Ebit) a grimpé de 6,9% à 1,27 milliard de francs suisses, pour une marge afférente stable à 11,7%. Le résultat net a bondi de 14,0% à 1,01 milliard de francs suisses, à la faveur d'un accord d'imposition à hauteur de 60 millions.

Au niveau de la holding cependant, le bénéfice net a été amputé de près de 15% à 502 millions de francs suisses. Lors de l'assemblée du 24 mars, les actionnaires se verront proposer un dividende inchangé de 4,00 francs suisses par action nominative et par bon de participation.

Les chiffres publiés par Schindler surpassent les projections les plus optimistes des analystes consultés par AWP pour ce qui est des commandes et des ventes, alors que la rentabilité, tant opérationnelle et nette, s'est inscrite dans le haut de la fourchette attendue. La communauté financière s'attendait toutefois de manière unanime à un relèvement du dividende.

Pour l'exercice en cours, la direction du groupe d'Ebikon anticipe une croissance supérieure à celle du marché, comprise entre 4-6% en monnaies locales, hors effets exceptionnels. Plus de détails seront fournis sur les objectifs en matière de résultats lors de la publication des chiffres semestriels.

Dans la foulée de ses chiffres, Schindler a annoncé qu'un de ses administrateurs, Michael Nilles, avait décidé de ne pas se représenter pour un nouveau mandat. Le reste des sortants sont candidats à leur réélection, y compris Luc Bonnard, pour qui le conseil d'administration a consenti à repousser la limite d'âge, conformément aux statuts de la holding.

Difficultés attendues

En conférence de bilan à Zurich, le directeur général (CEO) Thomas Oetterli a reconnu s'attendre à des difficultés dans toute une série de marchés. "Les tensions commerciales se sont accrues et il y a toujours un risque de change dans les économies émergentes", a-t-il ajouté.

Le marché étasunien, qui a poursuivi sa croissance à un rythme soutenu l'année dernière, se trouve désormais à la fin de son cycle économique. Le marché nord-européen, également en croissance, est quant à lui miné par les incertitudes et les risques liés aux modalités du Brexit, alors qu'un net ralentissement est constaté en Turquie.

Dans la région Asie-Pacifique, le dirigeant s'attend à une évolution stable, la poussée en Inde et en Asie du Sud-Est compensant la nouvelle baisse de régime attendue sur le marché australien.

Revenant sur l'évolution des marges, le patron de Schindler a indiqué que la hausse du prix des matériaux et des salaires, ainsi que les charges salariales et la concurrence accrue, s'étaient poursuivies au cours du dernier trimestre 2018. Les vents contraires et les investissements ont empêché la progression des marges. "A moyen terme, nous voulons améliorer la marge", a-t-il poursuivi.

Analystes et investisseurs convaincus

Les résultats du groupe lucernois ont été dans l'ensemble bien accueillis par la communauté financière, à l'image de Baader Helvea, qui salue la poursuite d'une croissance solide. UBS pointe toutefois du doigt l'évolution des marges ainsi que la déception au niveau du dividende.

Goldman Sachs juge les objectifs de croissance formulés par la direction plutôt conservateurs, au vu du carnet de commandes de l'entreprise.

En comparaison internationale, la copie rendue par Schindler convainc tant au niveau des ventes que de l'évolution des marges, estime pour sa part la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui estime que l'entreprise associe une croissance de qualité et des vertus défensives, qui lui valent d'être bien positionnée dans un environnement de plus en plus difficile.

A la Bourse suisse, les chiffres ont été bien accueillis par les investisseurs. Le bon de participation Schindler a terminé en hausse de 5,3% à 222,20 francs suisses dans un SLI en repli de 0,33%. Sur le marché élargi, la nominative a gagné 3,8% à 218 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,08%.

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