New York (awp/afp) - Le groupe de services à l'industrie pétrolière et gazière Schlumberger a dépassé les attentes au premier trimestre, en dépit du ralentissement de son activité et des pressions sur les prix, mais s'est montré pessimiste pour le reste de l'année.

Le bénéfice net trimestriel a certes diminué de 48,6% à 501 millions de dollars mais rapporté par action et hors éléments exceptionnels, référence à Wall Street, il est de 40 cents contre 39 cents attendus en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires a pour sa part moins reculé qu'anticipé: -36,4% à 6,52 milliards de dollars, indique le groupe franco-américain dans un communiqué publié jeudi. Les analystes misaient sur des revenus aux alentours de 6,51 milliards.

Ces résultats étaient accueillis prudemment dans les échanges électroniques de post-séance à Wall Street où le titre hésitait entre le vert et le rouge. Il reculait de 0,10% à 80,19 dollars vers 21H20 GMT.

Schlumberger, numéro 1 mondial des services au secteur énergétique, est affecté comme ses pairs par la chute de plus de 60% depuis le printemps 2014 des prix du pétrole et du gaz naturel.

En effet, le recul des cours de l'or noir force les majors pétrolières et les autres sociétés spécialisées dans l'extraction pétrolière et gazière à différer voire à annuler leurs projets. Les budgets consacrés aux investissements ont ainsi été fortement diminués.

Conséquence, le secteur a moins recours à ses sous-traitants tels Schlumberger qui lui vendent les technologiques notamment dans le forage et les plateformes pétrolières.

- 34.000 emplois supprimés -

Pour maintenir un niveau d'activité soutenu, Schlumberger et ses rivaux sont par ailleurs contraints de baisser leurs prix.

"Au premier trimestre 2016, le déclin de l'activité globale et le taux de perturbation de l'activité ont atteint des niveaux sans précédent", a résumé le PDG Paal Kibsgaard, cité dans le communiqué.

Les choses ne vont pas s'arranger puisque le groupe explique que l'environnement va "continuer à se détériorer au cours du trimestre en cours".

Pour résister, Schlumberger promet d'agir sur le principal levier à sa disposition à savoir les réductions de coûts.

Il a supprimé 2.000 emplois (2,10% de ses effectifs) lors des trois premiers mois de l'année dans le cadre des 10.000 licenciements annoncés en décembre. Depuis le troisième trimestre 2014, Schlumberger, qui comptait 93.000 salariés fin mars à travers le globe, a supprimé au total 34.000 emplois.

Il a réduit récemment son activité au Venezuela en raison d'impayés.

Le groupe est également aux avant-postes dans la consolidation en cours du secteur parapétrolier via la fusion avec l'équipementier américain Cameron qui fabrique notamment des vannes et des systèmes de contrôle des flux pour le secteur énergétique.

Par région, le chiffre d'affaires a chuté sur l'année de 25% en Amérique du nord (Etats-Unis Canada et Mexique) et de 13% dans les autres régions. Il s'agit du plus fort recul pour les activités terrestres aux Etats-Unis(-31%) plombées par la baisse des budgets des entreprises clientes.

Le nombre de puits (rig) a considérablement chuté aux Etats-Unis sur le trimestre sous revue, à 400 puits contre 700 en activité lors du pic en octobre 2014, a souligné Schlumberger.

Par activités, les revenus liés au forage ont chuté de 36,43% sur le trimestre alors que ceux liés à la production ont baissé de 36,62%.

afp/rp