Paris (awp/afp) - Le groupe GFG Alliance de l'industriel britannique Sanjeev Gupta a confirmé vendredi son offre de reprise de l'ensemble des activités du groupe sidérurgique français Ascométal en redressement judiciaire.

GFG Alliance confirme qu'il "va soumettre (ce vendredi) une offre inconditionnelle et exhaustive pour acquérir les actifs d'Asco Industries et d'Ascoval, pérennisant près de 1.600 emplois sur six sites français ainsi que de nombreux emplois en sous-traitance", a déclaré le groupe dans un communiqué.

L'offre est portée par Liberty House, le pôle industriel du groupe GFG Alliance, qui prévoit d'investir plus de 300 millions d'euros sur cinq ans, dont un investissement de 100 millions d'euros "pour rénover les sites et augmenter leur production".

GFG Alliance propose de conserver tous les sites du groupe Asco (Saint-Saulve, Fos-sur-Mer, Les Dunes, Hagondange, Le Marais, Custines).

Le groupe souligne que son offre porte notamment sur "l'intégralité du site de Fos-sur-Mer" (Bouches-du-Rhône), "notamment son laminoir à fils, qui était menacé". Il prévoit également "l'élargissement progressif de la production d'acier liquide à Saint-Saulve" (Nord), le site Ascoval détenu en coentreprise avec Vallourec.

"C'est une belle opportunité pour nous d'investir en France, pour nous développer en Europe continentale et ainsi nous constituer une complémentarité géographique", a déclaré à l'AFP Jay Hambro, directeur des investissements de Liberty House.

GFG Alliance indique vouloir spécialiser chaque site avec des produits sidérurgiques dédiés à différents marchés.

Deux autres candidats sont en lice pour la reprise d'Ascométal: le groupe suisse Schmolz + Bickenbach, et l'espagnol Sidenor.

Les offres de GFG Alliance et de Schmolz + Bickenbach "sont au coude-à-coude", a estimé une source proche du dossier.

Le suisse a annoncé jeudi avoir "amélioré son offre" en y incluant la reprise du site de Fos-sur-Mer, qui emploie 350 salariés. Elle se monte désormais à 195 millions d'euros (contre 135 millions d'euros initialement), dont 82 millions d'euros d'investissements industriels sur quatre ans, a indiqué le groupe dans un communiqué. Elle générerait une "grande complémentarité" avec ses propres sites et amènerait à "créer de nouveaux emplois" chez Ugitech, sa filiale à Ugine Savoie , selon le communiqué. Mais elle ne comprend pas Ascoval.

Joint par l'AFP, le porte-parole d'Ascométal a salué "l'amélioration des offres" de ces deux candidats, ce qui était "l'objectif" du groupe.

Quant à Sidenor, il ne retiendrait que les usines de Custines et du Marais.

La décision du tribunal de grande instance de Strasbourg sur le repreneur d'Ascométal est attendue à la fin du mois, dans la foulée d'une audience le 24 janvier.

Vendredi, les trois régions dans lesquelles Ascométal est implanté, PACA, Grand Est et Hauts-de-France, ont annoncé qu'elles étaient prêtes à participer au financement de l'offre de reprise "la plus complète". Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait dit dimanche qu'il soutenait l'offre de Liberty.

Schmolz + Bickenbach ne sollicitera pas de fonds publics, a indiqué une source qui lui est proche. Celle-ci a affirmé que l'offre de Liberty House reposerait sur 40 millions d'euros de fonds publics (Etat et collectivités locales). "Cela est-il acceptable pour le contribuable?", a-t-elle dit à l'AFP.

Jay Hambro a confirmé cette sollicitation, sans en communiquer le montant.

Les concours publics prendraient la forme de prêts, dont celui de 14 millions d'euros de la région Hauts-de-France "qui est à la disposition d'Ascométal" depuis plusieurs années, a précisé la source proche du dossier.

Dans le cadre de son développement en France, Liberty House avait déjà annoncé la semaine dernière son intention d'acquérir l'usine d'aluminium de Rio Tinto à Dunkerque.

afp/rp