Zurich (awp) - Les investisseurs saluaient mardi l'accord intervenu la veille dans la soirée entre les principaux actionnaires du sidérurgiste Schmolz+Bickenbach (S+B) dans le cadre de l'assemblée générale extraordinaire devant statuer sur une augmentation de capital décisive pour l'avenir de l'entreprise lucernoise. Le titre s'envolait de près de 30%.

Après avoir entamé la séance à la Bourse suisse sur un rebond de près de 20%, l'action S+B consolidait ses gains, notant vers 10h25 à 0,2895 franc, soit un envol de 33,1%. L'indice élargi SPI progressait dans le même temps de 0,29%.

Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) note que l'augmentation de capital approuvée par les actionnaires constitue une étape clé dans la restructuration financière de l'entreprise. Mais la prudence doit rester de mise, alors que la Finma doit examiner le recours concernant l'obligation de présenter une offre publique d'achat.

Pour mémoire, l'avenir de S+B s'est quelque peu éclairci lundi lors de l'assemblée générale extraordinaire. En dernière minute, les actionnaires de référence Martin Haefner et Liwet sont parvenus à s'accorder autour d'une augmentation de capital.

Liwet, société liée à l'oligarque russe Viktor Vekselberg, a approuvé le projet d'assainissement. L'accord conclu prévoit que M. Haefner disposera à l'avenir du contrôle de S+B. En revanche, il a garanti à Liwet que la société continuerait de détenir "pas plus, mais pas moins" de 25% dans le groupe germano-lucernois.

Le propriétaire de l'importateur automobile Amag voit ainsi sa participation passer de 17,5% à au maximum 37,5% via son véhicule d'investissement Bigpoint Holding.

L'augmentation de capital a été approuvée à une majorité de 79,3% des voix représentées. S+B verra les 325 millions de francs suisses dont il a urgent besoin couler dans ses caisses, sous réserve de l'approbation de l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma).

Celle-ci doit encore examiner le recours de S+B contre la décision de la Commission des OPA (Copa) de ne pas exempter M. Haefner de l'obligation de présenter une offre de rachat aux autres actionnaires, ayant dépassé la barre d'une participation d'un tiers après l'opération.

La Finma devrait rendre sa décision dans une semaine. Un rejet du recours remettrait en question l'augmentation de capital. Les négociations avec les banques créancières constituent un autre point d'interrogation. Un nouvel actionnaire majoritaire impliquerait l'échéance d'un emprunt de 350 millions de francs suisses.

vj/buc